Au sortir de la Conférence de Rio en 1992, le Burkina Faso a fait partie des tous premiers pays à ratifier la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Il a ensuite ratifié le Protocole de Kyoto en 2005. Depuis lors, le pays est actif sur le plan des négociations sur les changements climatiques, ce qui justifie sa présence à cette 22ième CdP à Marrakech. Ainsi, au sein du pavillon de l’OIF-IFDD, une session spéciale a été consacrée au pays le 9 novembre 2016, sous la présidence de Monsieur BATIO BASSIERE, Ministre de l’Environnement, de l’Économie Verte et du changement climatique. La session avait pour but de permettre au pays de partager son expertise dans le domaine des changements climatiques et de saisir des opportunités de partenariat pour accompagner les efforts déjà entrepris par l’État. Expositions d’affiches, diffusion d’un documentaire, présentations en plénière ont meublé cette rencontre de 3 heures, qui selon Monsieur BATIO BASSIERE, était une opportunité pour « construire un régime climat solidaire et durable ».
Monsieur Paul OUEDRAOGO du Secrétariat de la Convention de RAMSAR sur les Zones humides a présenté la fragilité des ressources naturelles et de l’écosystème du Burkina Faso en déclarant : « le pays fait face à la dégradation de ses ressources en terre et en eau, de ses ressources forestières, de sa biodiversité. Nous faisons aussi face à des problèmes de pollution croissants en environnement urbain ainsi qu’à des problèmes dus aux produits toxiques et chimiques disséminés ici et là. ». Pour faire face à ces problèmes, le pays a décidé d’adhérer à un certain nombre de programmes internationaux tels que les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et le Programme Économie verte en Afrique (EVA) de l’OIF à travers l’IFDD.
Ajouté à cela, le Burkina Faso a entrepris l’élaboration de son Plan National d’Adaptation (PNA) au changement climatique et est actuellement le seul PMA (Pays Moins Avancés) à avoir déposé son PNA au secrétariat de la convention sur les changements climatiques. Ces efforts contribueront à long terme à la mise en œuvre de sa politique environnementale et de sa stratégie d’adaptation au changement climatique. Monsieur Idrissa ZEBA, Directeur exécutif de l’ONG Naturama, a également présenté un programme de soutien aux communautés locales et peuples autochtones. Ledit programme mis en œuvre depuis 2009 vise à renforcer les capacités de ces groupes cibles sur la lutte contre les changements climatiques et leur permettre de jouer un rôle actif sur les questions d’atténuation et d’adaptation au climat.
Des échanges fructueux se sont tenus entre les participants et les panélistes et on en retient que le Burkina Faso entend prendre un certain nombre de mesures nationales à savoir, entre autres, l’adoption de la politique nationale du développement durable et la loi d’orientation sur le développement durable. Le pays ne compte pas en rester là ! Il voudrait « arriver à élaborer une stratégie spécifiquement dédiée à la promotion de l’économie verte » comme l’a souligné monsieur Lamine OUEDRAOGO du ministère de l’Environnement, de l’Économie Verte et du changement climatique.
La session s’est achevée avec des remerciements des représentants du Burkina Faso à l’endroit de l’OIF pour avoir facilité la tenue de la rencontre. Ces derniers comptent sur le soutien de l’OIF, à travers l’IFDD, pour appuyer leurs négociations tout au long de cette CdP 22.
Par Winnie Kitio Tekobo (winnie.kitio@gmail.com), Consultante d’Afrique Environnement Plus (AEP) pour l’OIF/IFDD.
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