Les pesticides néonicotinoïdes présentent des risques pour les abeilles, entre autres espèces, encore plus importants que ceux déjà identifiés en 2013 d’après un rapport scientifique publié aujourd’hui par Greenpeace. Cette étude, réalisée par des scientifiques de l’université du Sussex (Grande-Bretagne), se penche sur les nouvelles données publiées sur ces pesticides depuis 2013, année où l’Union européenne a adopté une interdiction partielle pour trois d’entre eux (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame). D’après les scientifiques, ces pesticides présentent des risques pour les abeilles, les bourdons, les papillons et les insectes aquatiques, susceptibles de se répercuter dans l’ensemble de la chaîne alimentaire.
La France s’est déjà positionnée pour une interdiction des pesticides néonicotinoïdes à partir de 2018, avec des dérogations possibles jusqu’en 2020. Le gouvernement français doit continuer dans cette voie. Cette nouvelle analyse lui apporte des éléments supplémentaires pour défendre une interdiction totale auprès de la Commission européenne.
Impact au-delà des abeilles
Pour Dave Goulson, professeur de biologie et spécialiste européen de l’écologie des bourdons, « par rapport au moment où l’interdiction partielle a été adoptée, nous disposons aujourd’hui d’éléments encore plus solides prouvant la contribution des néonicotinoïdes au déclin des abeilles sauvages et leur effet délétère sur la santé des abeilles domestiques. De plus, les néonicotinoïdes peuvent aussi être reliés au déclin des papillons, des oiseaux et des insectes aquatiques. Au vu des preuves de ce préjudice environnemental de grande ampleur, il serait prudent d’étendre la portée des restrictions actuellement imposées à ces pesticides en Europe. »
« Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que l’Union européenne interdise totalement ces pesticides ?, s’interroge Suzanne Dalle, chargée de campagne Agriculture pour Greenpeace France. L’omniprésence et la persistance des néonicotinoïdes dans notre environnement, au-delà des terres agricoles, ne font plus aucun doute pour les scientifiques. On les retrouve régulièrement dans les sols, les cours d’eau et les fleurs sauvages. Nous devons débarrasser nos champs et notre environnement de ces puissants neurotoxiques. »
Communiqué de Greenpeace
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