D’éminents économistes, des PDG, des ministres, des dirigeants d’agences des Nations Unies et des représentants de haut niveau d’organisations non gouvernementales se réunissent à Berlin pour relancer l’économie verte et mettre le cap vers le Programme à l’horizon 2030. Les pays ont déjà versé près de 15 millions d’euros, tandis que l’Uruguay et le Guyana ont rejoint le Partenariat pour l’action en faveur d’une économie verte.
Une quarantaine de ministres, PDG, représentants de haut niveau des agences de l’ONU, des organisations non gouvernementales et des syndicats, ainsi que plus 300 spécialistes du développement durable se réunissent dans le cadre du second Forum mondial sur l’économie verte les 27-28 mars à Berlin. Ils seront rejoints par d’éminents économistes, comme Jeffrey Sachs et Pavan Sukhdey, en vue d’explorer les moyens de lutter contre les inégalités et la dégradation de l’environnement, en s’appuyant sur les objectifs de transformation et les cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030
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Pendant cet événement de deux jours, ils débattront des causes économiques profondes de l’exploitation grandissante des ressources naturelles, du changement climatique et de la pollution. Ils se pencheront aussi sur l’aggravation des inégalités qui engendre une poussée de populisme radical dans de nombreuses régions du monde.
La seconde conférence du Partenariat pour l’action en faveur d’une économie verte (PAGE) – une alliance de cinq agences de l’ONU et onze pays – est organisée par le ministère allemand de l’Environnement, de la Protection de la nature, de la Construction et de la Sûreté nucléaire.
«Nous n’avons pas à choisir entre un environnement sain et une économie florissante: nous pouvons avoir les deux», a déclaré le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement, Erik Solheim. «Quelles que soient les politiques menées actuellement, il existe une tendance mondiale irréversible: nous devons rendre nos économies plus propres, plus justes et plus stables. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’une forte accélération – une nouvelle révolution verte – pour être sûrs de parvenir à une économie verte inclusive avant que la nature ne soit complètement détruite».
«Les Objectifs de développement durable ne deviendront réalité qu’à condition d’être propulsés par une action déterminée des gouvernements comme des entreprises privées», a déclaré Barbara Hendricks, ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature, de la Construction et de la Sûreté nucléaire d’Allemagne.
«Nos pratiques économiques actuelles détruisent la planète et donc les ressources dont dépendent nos vies. Nous avons déjà dépassé à plusieurs reprises les capacités de la planète. Le changement climatique est le signe le plus manifeste que la situation échappe à notre contrôle».
«Le moment est venu de reconsidérer nos pratiques économiques et nos modes de vie. Nous avons besoin d’une croissance d’un type nouveau – une croissance qui ne créé pas de fractures sociales et qui respecte les capacités de la planète. Seul un changement véritable peut permettre à chaque économie nationale d’être plus durable et résiliente».
«Le concept de durabilité est un puissant outil qui prend en considération les dimensions économique, sociale et environnementale», a déclaré Edna Molewa, ministre de l’Environnement d’Afrique du Sud. «Les économies ou la croissance économique devront être socialement inclusives et écologiquement durables».
«Actuellement, l’Afrique du Sud met en œuvre des programmes visant à promouvoir l’efficacité énergétique, les transports propres, les logements durables et une agriculture résiliente face au climat. Des investissements considérables ont été effectués dans divers secteurs – en particulier dans le secteur de l’énergie».
Nouveaux fonds, nouveaux membres
Le Partenariat pour l’action en faveur d’une économie verte, sous l’égide du PNUE, va pouvoir amplifier son soutien aux pays en développement, grâce aux nouvelles contributions annoncées pendant la conférence. Des contributions de la Commission européenne, d’Allemagne, de Finlande, de la République de Corée, de Norvège et de Suède vont renforcer de près de 15 millions d’euros le budget du Partenariat.
Le PAGE s’est enrichi de l’accueil de deux nouveaux pays membres dans ses rangs: l’Uruguay et le Guyana. Les deux Etats ont fait preuve d’un leadership sans pareil en matière d’économie verte inclusive en intégrant les objectifs et cibles écologiques dans leur plans d’action nationaux et locaux relatifs au développement et au climat.
Indice de richesse inclusive
Le PNUE va publier en cours d’année son Rapport biennal sur la richesse inclusive qui mesure la richesse des nations en termes de progrès, de bien-être et de durabilité à long terme. Dépassant les instruments de mesure conventionnels de la performance économique tels que le Produit intérieur brut, l’Indice de richesse inclusive prend en compte tous les atouts qui contribuent au bien-être, y compris le capital produit, le capital humain et le capital naturel.
Un aperçu du rapport, dévoilé à Berlin, a montré qu’entre 1990 et 2014, plus de 75 pour cent des 202 pays analysés avaient épuisé leur capital naturel ou avaient peiné à le conserver. Ce qui signifie que moins d’un quart des pays de la planète ont réussi à accroître la valeur de leur agriculture et de leur pêche, de leurs ressources foncières et forestières, en minéraux et combustibles fossiles. L’aperçu conclut que les pays puisent dans leur patrimoine naturel pour obtenir des gains de PIB à court terme.
Centre virtuel de solutions pour la croissance verte
A Berlin également, la Plateforme de connaissance sur la croissance verte (GGKP) lance un Centre virtuel de solutions politiques qui s’appuie sur deux nouveaux outils: une Base de données des pratiques d’excellence et un Contact expert sur la croissance verte. Le Centre est généreusement financé par les gouvernements allemand et suisse, ainsi que par le PAGE, et fournira aux dirigeants politiques un accès direct aux principaux experts de l’économie verte dans le monde et à plus de 150 études de cas et bonnes pratiques en vue de garantir une croissance stable, équitable et verte.
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