Au total, 327 événements catastrophiques ont été dénombrés en 2016, dont 191 catastrophes naturelles et 136 catastrophes techniques. Environ 11 000 personnes ont perdu la vie ou sont portées disparues à la suite de ces catastrophes à l’échelle mondiale. A 175 milliards USD, les dommages économiques totaux1 engendrés par les catastrophes en 2016 étaient les plus élevés depuis 2012, et ont augmenté de manière significative par rapport aux 94 milliards USD de 2015. Comme les quatre années précédentes, l’Asie a été la plus durement touchée. Le séisme qui a frappé l’île japonaise de Kyushu a occasionné les dommages économiques les plus lourds, estimés entre 25 milliards USD et 30 milliards USD.
Les dommages assurés dus aux catastrophes dans le monde étaient également les plus élevés depuis 2012, s’inscrivant à quelque 54 milliards USD en 2016, contre 38 milliards USD en 2015. Cette hausse signifie que plusieurs dizaines de milliers de preneurs d’assurance ont pu apprécier l’avantage de disposer d’une couverture d’assurance, qui leur a permis d’être indemnisés rapidement pour leurs dommages aux biens, de remettre en route leur activité au plus vite et d’atténuer d’autres épreuves financières et personnelles.
Les feux de forêt au Canada, par exemple, ont dévasté de nombreuses habitations, et 88 000 personnes environ ont dû être évacuées. Une fois l’ordre d’évacuation levé, le personnel des compagnies d’assurance a reçu l’autorisation d’accéder aux zones touchées afin d’apporter une assistance immédiate aux sinistrés dès leur retour. Le résultat était que 68 % de tous les sinistres dommages aux biens des particuliers avaient été réglés à la fin de l’année. Un autre exemple était l’ouragan Matthew, où le paiement à Haïti de 23,4 millions USD par la Caribbean Catastrophe Risk Insurance Facility a permis de nourrir et d’héberger des milliers de personnes déplacées et aux autorités d’acheter des médicaments. 3 Une preuve de l’impact positif des partenariats public/privé dans l’assurance. La couverture par l’assurance présente toutefois de grandes disparités.
En 2016, le déficit de protection contre les catastrophes, tous périls confondus, a atteint 121 milliards USD dans le monde. Ainsi, alors que la forte pénétration de l’assurance en Nouvelle-Zélande était synonyme d’un retour à la normale facilité pour les ménages et les entreprises touchés par le séisme sur l’île du Sud en octobre 2016, moins de 20 % (4,9 milliards USD) des dommages économiques causés par le séisme sur l’île de Kyushu, Japon, étaient couverts par l’assurance. Et le séisme qui a frappé l’Equateur le même jour que celui au Japon a occasionné des dommages économiques estimés à 4 milliards USD pour des dommages assurés d’à peine 0,5 milliard USD, soit un écart entre la couverture et les besoins réels de 3,5 milliards USD, ou 88 %.
2016 a été marquée aussi par de nombreux épisodes de fortes précipitations dans le monde, à l’origine d’inondations majeures sur de vastes territoires. Les Etats-Unis ont connu plusieurs graves inondations au cours de l’année, plus particulièrement en Louisiane. En Chine, le bassin du fleuve Yangtsé a été le théâtre d’inondations de grande ampleur au mois de juillet. Au regard du grand nombre d’inondations dévastatrices durant l’année, ce sigma évalue le déficit de protection contre les inondations aux Etats-Unis. L’exposition des sociétés au risque d’inondation a augmenté partout dans le monde, y compris aux Etats-Unis, dans un contexte d’accroissement des richesses et de croissance des populations.
A l’heure actuelle, la majeure partie de la couverture inondation aux Etats-Unis est fournie par le National Flood Insurance Program (NFIP), mais le déficit de protection contre les inondations de grosso modo 10 milliards USD par an montre que même aux Etats-Unis, la sous-assurance du risque d’inondation atteint toujours un niveau critique.
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Source : Swiss Re Institute
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