Depuis des décennies, l’UNESCO œuvre à la protection des trésors culturels et naturels, terrestres ou marins, en favorisant la coopération transfrontière. La notion de patrimoine mondial repose sur le principe selon lequel certains lieux sont si particuliers que l’humanité tout entière devrait agir de concert pour les protéger.
Cet esprit de coopération internationale se manifeste clairement depuis des années autour des sites marins du patrimoine mondial dans le Pacifique tropical oriental. Cette région, qui s’étend du Mexique à la pointe septentrionale du Pérou, est le refuge de plusieurs espèces de baleines, tortues, requins et poissons qui parcourent de longues distances pour se nourrir et se reproduire. Certains sites locaux collaborent pour protéger ces espèces migratrices et lutter contre la pêche illicite.
L’année dernière, sept sites ont ainsi officialisé leur partenariat en signant la Charte de Punta Suarez lors de la troisième Réunion des gestionnaires des sites marins du patrimoine mondial, tenue aux Galápagos (Équateur). Le mois dernier, les gestionnaires se sont de nouveau réunis pour discuter de mesures concrètes en vue d’un soutien mutuel et d’un renforcement de la protection des sites. Tenue à Guanacaste (Costa Rica), cette réunion a été organisée et financée par la Fondation PACÍFICO (un réseau de quatre fonds environnementaux), avec l’appui du Ministère de l’environnement du Costa Rica, de la Zone de conservation de Guanacaste et du Bureau de l’UNESCO à San José.
Au cours de ce premier rassemblement, les gestionnaires de sites ont échangé des données scientifiques et des exemples de réussites, et ont fait part des défis qu’ils rencontraient ainsi que des possibilités de financement en faveur des projets régionaux de conservation. Plus de quarante personnes ont pris part à cette réunion, dont des représentants des sites du patrimoine mondial du Sanctuaire de baleines d'El Vizcaino, des Îles et aires protégées du Golfe de Californie, de la Zone de conservation de Guanacaste, du Parc national de l'Île Cocos, du Sanctuaire de faune et de flore de Malpelo et des Îles Galápagos. Les participants ont tenu des discussions approfondies sur la gestion des zones marines protégées, les politiques relatives aux zones côtières, la surveillance scientifique et la prévention de la pêche illicite.
Les sites marins du patrimoine mondial de la région ont fait d’immenses progrès pour ce qui est de réduire le braconnage, notamment à l’Île Cocos, où l’installation d’un radar de télésurveillance a permis aux gestionnaires de contrôler l’activité sur l’ensemble du site. Néanmoins, la pêche illicite, non déclarée ou non réglementée demeure un problème majeur dans cette partie de l’Amérique latine, ainsi que dans de nombreux sites marins du patrimoine mondial autour du globe. Rien que le mois dernier, les autorités équatoriennes ont confisqué un navire transportant des milliers de requins capturés illégalement dans la Réserve marine des Galápagos – sanctuaire marin où toute pêche industrielle est interdite. Ce navire a pu être arraisonné grâce à un système de surveillance électronique récemment modernisé. L’UNESCO a contribué à la conception de ce système en facilitant les échanges avec le site de la Grande Barrière afin de renforcer l’expérience en matière de patrouilles dans de vastes réserves marines – l’un des principaux sujets abordés lors du rassemblement de Guanacaste. Les requins, baleines, dauphins et tortues se déplaçant sur de très grandes distances, la coopération internationale est essentielle pour assurer la protection de ces sites du patrimoine mondial.
Les gestionnaires ont évoqué plusieurs idées de projets concrets, notamment l’installation de radars de télésurveillance et la coopération en matière d’éradication des espèces exotiques invasives. La plate-forme de financement PACÍFICO va désormais collaborer avec les sites du patrimoine mondial concernés pour formuler des propositions concrètes.
Communiqué de l'UNESCO