Villes, transports et défenseurs des océans ont annoncé samedi de nouvelles initiatives en faveur d'une action climatique plus poussée et plus rapide, à la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP 23) à Bonn, en Allemagne.
Ces annonces ont été faites dans le cadre du Partenariat de Marrakech pour l'action climatique mondiale, créé l'an dernier pour catalyser l'action des acteurs étatiques et non étatiques afin d'aider à la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le climat adopté en 2015.
Une nouvelle alliance pour la décarbonisation des transports
Une nouvelle Alliance pour la décarbonisation des transports (ADT) a été présentée par la France, les Pays-Bas, le Portugal, le Costa Rica et le Processus de Paris sur la mobilité et le climat (PPMC) afin de stimuler le leadership politique dans le secteur. Les transports contribuent pour environ un quart de toutes les émissions de CO2 liées à l'énergie et environ 15 à 17% de l'ensemble des émissions humaines de CO2.
« Une action plus ambitieuse et mieux coordonnée dans le domaine des transports est nécessaire pour respecter l'Accord de Paris », a déclaré José Mendes, Vice-ministre de l'environnement du Portugal.
Six autres initiatives dans les transports ont également été présentées à Bonn : below50 (accroître le marché mondial des carburants les plus durables); l'Alliance Eco-mobilité (villes engagées dans le transport durable); EV100 (accélération de la transition vers l'électromobilité); Walk 21 (valoriser et offrir davantage d'options pour les piétons); la Stratégie mondiale pour des carburants et des véhicules moins polluants ; et l'Initiative de transformation de la mobilité urbaine (accélération de la mise en œuvre du développement du transport urbain durable).
Les villes accélèrent la coordination de leur action climatique
À la COP 23, des villes ont également annoncé de nouvelles initiatives pour mieux coordonner leurs nombreux engagements en matière de lutte contre le changement climatique et obtenir ensemble des résultats plus importants et plus rapides.
« Les gouvernements locaux et régionaux prennent des engagements qui aideront les gouvernements nationaux à combler le fossé entre les engagements nationaux actuels et les réductions d'émissions nécessaires pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris », a déclaré Gino Van Begin, Secrétaire général d'ICLEI – Gouvernements locaux pour la durabilité.
Les zones urbaines représentent environ les deux tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre provenant de la consommation énergétique mondiale. Leur contribution globale aux émissions totales de gaz à effet de serre est estimée entre 37 et 49% dans le monde.
Lors d'une conférence de presse, le maire de Pittsburgh (Etats-Unis), William Peduto, a souligné que 367 maires américains ont maintenant accepté de « faire partie de l'Accord de Paris, peu importe ce que fait notre gouvernement fédéral ». « Cela va se passer au niveau local », a-t-il affirmé.
Les nouvelles initiatives annoncées samedi incluent notamment les efforts de l'ICLEI et du Partenariat mondial NDC (Contributions déterminées au niveau national) pour concevoir, mettre en œuvre et aligner les stratégies d'action sur le climat à tous les niveaux de gouvernement. En outre, l'Alliance pour le leadership des villes en matière de financement climatique (CCFAL) est en train de cartographier les financements disponibles pour les faire correspondre aux projets d'infrastructure connus, afin d'aider les gouvernements locaux à identifier ces financements.
La menace du réchauffement et de l'acidification des océans
En ce qui concerne les océans et les zones côtières, une nouvelle déclaration a été signée samedi à la COP 23 afin de renforcer la réponse mondiale au changement climatique alors que celui-ci a un impact sur les océans.
Les océans sont le plus grand puits de carbone de la planète, une force régulatrice majeure du climat terrestre et fondamentale pour la survie et le bien-être de l'humanité.
« Les océans ont été jusqu'à présent peu inclus aux négociations de l'ONU sur le climat. Ils sont non seulement importants pour la survie planétaire, mais offrent des opportunités d'innovation vers une économie bleue à faible émission de carbone », a déclaré Biliana Cicin-Sain, Présidente du Forum mondial sur les océans.
Isabel Torres de Noronha, Secrétaire exécutive de l'Alliance pour l'avenir des océans, une organisation non gouvernementale, a rappelé dans un entretien à ONU Info que l'acidification des océans « pourrait mettre en péril non seulement les écosystèmes mais aussi de nombreuses activités économiques et la sécurité alimentaire des populations côtières ». Parmi les initiatives au niveau national, elle a mis en exergue une initiative du Viet Nam sur le renforcement du littoral grâce à la plantation de forêts de mangroves.
[ODD2030-13], [CdP23-climat]
Communiqué de l'ONU (972 hits)