A lire aujourd'hui dans Libération : Au sortir de la COP23 et à quelques jours du déplacement officiel d'Emmanuel Macron en Afrique, les ONG françaises AVSF - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, Agrisud International, Association CARI, et le Gret cosignent une tribune pour un soutien accru de l'aide au développement à l'agriculture familiale et à l'agroécologie.
AIDE AU DÉVELOPPEMENT : PLACE ENFIN À L'AGRICULTURE !
L’aide publique au développement, nationale ou multilatérale, affiche un sérieux point faible : elle a trop longtemps fait de l’agriculture son parent pauvre.
Ce désintérêt a deux raisons : la culture consensuelle qui oriente l'aide reflète le modèle de développement industriel qui a longtemps prévalu dans les pays occidentaux ; à l’autre bout de la chaîne, dans les pays du Sud, les Etats ne regardent quasiment jamais le soutien de leur agriculture comme une priorité.
Elle est loin l’époque de Robert Mac Namara où la Banque Mondiale consacrait le tiers de ses concours au développement agricole. Elle en est revenue, depuis longtemps, à moins de 10 % du volume de ses aides, niveau où en sont la plupart des pays donateurs.
Plus caricaturale encore est la défaveur qui frappe l’agriculture paysanne. Récemment distinguée par l’ONU avec « l’année de l’agriculture familiale » en 2014, celle-ci fait piètre figure dans le volume des interventions de l’aide, comme des politiques des Etats concernés. Même diagnostic pour le développement rural, qui affiche une faible priorité dans la concurrence entre aides sectorielles : éducation, santé, infrastructures…En ce monde frappé de surdité, il semble que ni les crises alimentaires et les insurrections urbaines de la faim, ni les graves situations de malnutrition, ni l’urgence climatique n’ont à ce jour changé la donne !
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