La Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Michaëlle Jean, a salué mardi les progrès réalisés en matière de droits et d’autonomisation des femmes mais estimé que davantage doit fait en faveur des femmes rurales grâce à l’innovation et au numétrique.
« Nous voyons sur le terrain des femmes dynamiques, qui s’imposent dans tous les secteurs », a reconnu Mme Jean dans un entretien accordé à ONU Info, saluant la place plus importantedes femmes dans l’entreprenariat et le rôle clé qu’elles jouent pour la croissance et le développement.
« Mais nous ne serons jamais satisfaites tant qu’il y aura ces millions de femmes qui sont encore dans des situations extrêmement précaires », a prévenu la Secrétaire générale de l’OIF en marge de la 62eme session de la Commission de la condition de la femme qui se déroule à New York.
Soulignant le sort des femmes rurales laissées pour compte, Mme Jean a rappelé que ces dernières participent pourtant largement à l’économie et à la sécurité alimentaire de leur pays en œuvrant dans la production agricole et la transformation des produits alimentaires.
« Avec la stratégie économique et numérique de la Francophonie nous soutenons beaucoup l’entreprenariat féminin » a souligné la Secrétaire générale.
Pour la cheffe de la Francophonie, les femmes rurales peuvent compter sur tous les dispositifs d’incubateurs, d’accélérateurs et d’espace collaboratifs déployés par l’OIF « pour maximiser de manière qualitative et accompagner adéquatement les activités économiques portées par les femmes ».
Mme Jean a ainsi cité en exemple un projet de télé-irrigation à bas coût et alimentée par des panneaux solaires mis en place par l’OIF et développé par un jeune passionné du numérique, à Goubé, au Niger, où elle s’est récemment rendue.
« Qu’elles soient lettrées ou illettrées, les femmes maraîchères de Goubé peuvent maintenant en composant trois chiffres sur leur téléphone, démarrer ou arrêter le système de télé-irrigation dans leurs champs, qu’elles soient dans un pays voisin ou dans un marché local en train de vendre leurs produits », a expliqué la Secrétaire générale.
Grâce à ce système novateur, les femmes ont ainsi non seulement gagné du temps, mais elles également triplé leur surface de culture, et augmenter leurs revenus. De plus, leurs filles qui étaient chargée de l’arrosage, se retrouvent aujourd’hui libérées de leurs tâches pour aller à l’école.
« Les mères sont soulagées parce qu’elles veulent que leurs filles échappent à ce qu’elles ont eu à subir : mariage forcé et grossesses précoces », a confié Mme Jean.
« Avec ce dispositif, les filles maintenant vont à l’école, ont des perspectives d’avenir, ont l’horizon qui se dégage pour elles et certaines rêvent vraiment d’une vie professionnelle », a ajouté la cheffe de la Francophonie.
Pour la Secrétaire générale, toute cette chaine d’impact a été rendu possible « en accompagnant tout simplement ce que des jeunes réussissent à produire pour la modernisation de l’agriculture en toute solidarité avec les femmes »
L’OIF cherche à déployer ce type d’initiatives innovantes apportant une plus-value sur toute la chaine de valeur et de production en établissant des « passerelles » entre l’offre et la demande dans l’espace francophone. « C’est comme cela que nous aimons travailler », a souligné Mme Jean.
Communiqué de l'ONU
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Plan d'action francophone sur l'autonomisation économique des femmes
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