Une fois perdue, prévient le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) diffusé ce vendredi, la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture -- c'est-à-dire toutes les espèces qui sous-tendent nos systèmes alimentaires et soutiennent les personnes qui cultivent et/ou produisent notre nourriture -- ne peut plus être récupérée.
«La perte de la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture compromet sérieusement notre capacité à alimenter et à nourrir une population mondiale en croissance constante. Cela réduit notre efficacité face aux défis croissants du changement climatique et limite notre capacité à cultiver sans nuire à l’environnement», a déclaré notamment M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.
«Moins de biodiversité signifie que les plantes et les animaux sont plus vulnérables aux parasites et aux maladies. En plus de notre dépendance à l’égard d’un nombre décroissant d'espèces pour nous nourrir, la perte croissante de la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture met en péril notre sécurité alimentaire déjà fragile», a encore dit M. Graziano da Silva.
La biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture comprend toutes les plantes et tous les animaux –sauvages et d’élevage – qui fournissent de la nourriture aux humains, des aliments pour les animaux, des combustibles et des fibres. C'est aussi la myriade d'organismes qui soutiennent la production alimentaire par le biais de services écosystémiques et qu’on appelle la «biodiversité associée». Cela inclut toutes les plantes, animaux et micro-organismes (tels qu'insectes, chauves-souris, oiseaux, mangroves, coraux, herbiers, vers de terre, champignons et bactéries du sol) qui maintiennent la fertilité des sols, pollinisent les plantes, purifient l'eau et l'air, gardent les poissons et les arbres en bonne santé, et combattent les parasites et les maladies des plantes et du bétail.
Le rapport, élaboré par la FAO sous la direction de la Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture, examine tous ces éléments. Il s’appuie sur les informations fournies spécifiquement pour son élaboration par 91 pays et sur l'analyse des dernières données mondiales.