Une enquête a été menée dans les zones de Lomié-Ngoyla (Cameroun) en vue de connaître ce que les populations locales font avec les produits forestiers autres que le bois d'origine végétale croisant dans cette zone. Pour atteindre cet objectif, l'étude a utilisé quelques techniques d'enquêtes préconisées par la méthode MARP décrite par Gueye et Schoonmaker (1991).
L'étude a permis de recenser 31 espèces végétales utiles appartenant à 22 familles botaniques différentes. Le nombre réduit des espèces s'explique par le fait que l'inventaire n'a pris en compte que les espèces réellement utilisées par les populations locales au moment de l'enquête et non celles disponibles en forêt et potentiellement utiles. Les résultats obtenus montrent que l'exploitation et l'utilisation de ces ressources végétales génèrent des revenus, créent des emplois et permettent de satisfaire les besoins en aliments, médicaments, fibres, fourrages, combustibles...aux paysans. Malheureusement, pour des raisons d'organisation et d'absence de structures ad hoc, la commercialisation de ces produits ne contribue pas à l'amélioration du niveau de vie des paysans et ne semble pas avoir d'impact sur le développement économique de la zone de production qui reste encore largement dominée par l'agriculture. Afin d'assurer la pérennité des espèces les plus recherchées et par conséquent vulnérables, des mesures tendant à favoriser leur conservation en vue d'une utilisation durable, telles que réglementation du type et du niveau de prélèvement, instauration de techniques de récolte non destructives, leur introduction dans les jardins de case ou leur domestication par le biais de l'agro foresterie...doivent être préconisées.
La gestion et l'aménagement de ces ressources nécessitent toutefois l'implication et la participation effectives de la communauté rurale. Ceci ne pourra se réaliser que par une grande sensibilisation à travers la formation et les médias.