Par Aïssatou FOFANA, membre de JFDD , dans le cadre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques
Mukulu Vulotwa Hervé est journaliste freelance, de nationalité Congolaise (RDC), et réside dans la ville de Beni. Une province du Nord-Kivu dans le Nord-Est du pays. Il nous rapporte ici les difficultés d'électrification auxquelles sont confrontées les populations de cette localité et la solution qu'elles ont trouvé pour y pallier.
Depuis près d’une décennie, l’énergie solaire réalise une percée sans précédent dans le grand-Nord de la province du Nord-Kivu[1]. Néanmoins, le constat malheureux est que cette énergie sert presque seulement pour l’éclairage domestique. Cela est dû au pouvoir d’achat de la population qui ne peut se permettre d’investir suffisamment dans un système solaire. Malgré cette percée, pour faire la cuisine, on continue de déboiser pour obtenir le bois de chauffe et le charbon de bois.
L’énergie un besoin vital.
Beni, une ville située à près 450 km au Nord Goma, dans la province du Nord-Kivu en RD Congo, n’est servie par aucune centrale hydroélectrique. Pour trouver de l’électricité, les habitants s’organisaient pour acheter un générateur d’une capacité de 20 kilowatt pour servir 60 ménages y compris les commerces. On peut avoir 80 groupes électrogènes en ville de Beni. Hormis ceux en usage industriel. Néanmoins, le système de groupe électrogène disparait de plus en plus. Aujourd’hui, on peut estimer à environ un panneau par ménage, souligne Adelard Munganga, chef du Bureau urbain de l’énergie à Beni.
L’usage des panneaux solaires est en vogue. Chaque ménage s’arrange pour avoir au moins un panneau solaire selon ses moyens. En effet, les panneaux solaires sont venus combler un besoin énergétique urgent et croissant. Avant les panneaux, il fallait un abonnement d’au minimum 50 dollars par ménage et un payement mensuel d’environ 20 à 40 dollars par ménage. Ce coût est supérieur au pouvoir d’achat de la population. L’avènement des panneaux solaires a été une aubaine en telle enseigne que les panneaux solaires sont désormais la principale source d’énergie dans les ménages en ville de Beni et toute la région.
Avec un avantage majeur : l’équipement dépend des capacités financières de l’acquéreur. Même avec 50 ou 100$ on a de la lumière en permanence : « Un panneau de 50 watt et une batterie de 20 à 25 ampères, avec 50 à 100$, on a la lumière en permanence à la maison », souligne Joseph Kisonga, ingénieur installateur des panneaux solaires.
La limite du pouvoir d’achat.
Par contre, pour avoir suffisamment d’énergie, il faudra aussi sérieusement investir comme Ives Shakano, un jeune cadre d’une entreprise de la place qui a investi environ 300$ pour pouvoir faire fonctionner tous ses appareils : « Pour le panneau et tout ce qui va avec j’ai mis environ 300$, une somme qui peut être consommée en 6 mois si je m’abonne à un groupe électrogène. Alors que là j’ai de l’énergie en permanence depuis environ deux ans et sans problème ». Avec cette somme, en plus d’une lumière permanente toute la nuit, il peut regarder la télévision 2 à 4 heures par jour, et charger ses appareils électroniques.
Pour utiliser d’autres appareils comme un ordinateur, une cuisinière électrique, un réfrigérateur ou un chauffe-eau, il faudra penser à investir 500, 1000, voire 3000$. Ce qui n’est pas donné, surtout dans une ville dont le salaire moyen, et irrégulier, varie entre 20 et 50$ le mois.
C’est pourquoi comme Patient Kambale, rencontré devant sa maisonnée à écouter la radio, tout le monde se satisfait d’un système qui coute entre 50 et 100$ pour que la lumière ne manque jamais dans la maison et surtout que le téléphone et la radio soient chargés à n’importe quel moment de la journée.
Les panneaux solaires sont donc une solution durable pour les populations de béni. Surtout si cette énergie est à portée des ménages moyens, et écologique.
Mukulu Vulotwa Hervé
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