Un examen des objectifs et des engagements climatiques pour chaque pays a été publié aujourd'hui lors de la conférence des Nations Unies sur le climat à Katowice en Pologne. Cette étude indépendante est appuyée par des mouvements sociaux, des ONG de défense de l'environnement et du développement, des syndicats, des groupes confessionnels et d'autres groupes de la société civile du monde entier. Elle mesure la « juste part » que chaque pays devrait assumer en termes de capacité et de responsabilité historique pour freiner les changements climatiques.
Il ressort également de cette étude que la répartition mondiale de la richesse fournit un puissant outil d’analyse pour comprendre les actions nationales équitables: les 10% les plus riches de la population mondiale représentent 52 % des revenus à l’échelle du globe, ce qui témoigne également de leur plus grande capacité à agir.
Alors que tous s’entendent sur l’urgence de la crise climatique, cette étude parvient à la conclusion que le total des engagements actuels est encore très loin d’un scénario de réchauffement limité à moins de 1,5°C. De même, les pays les plus riches sont loin de s’être acquitté de leur juste part du fardeau climatique. Par ailleurs, les pays parmi les plus pauvres ne pourront agir rapidement sans le soutien financier promis par les pays riches.
Cette étude présente un caractère innovant, plaçant les inégalités entre les pays au coeur de son analyse. Ce faisant, elle apporte des éclairages nouveaux sur les défis climatiques : les inégalités et l'insécurité dans les pays riches nourrissent un populisme de droit à la fois nouveau et dangereux. Le rapport montre également que lorsque la moitié la plus pauvre du monde reçoit moins d'un dixième du revenu total mondial, avec une majorité de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour et ne générant presque aucune émission. Il appert alors évident qu’on ne peut leur demander de porter l’imposant fardeau climatique.
L’étude innove également en abordant les enjeux d’équité à la lumière du rapport spécial du GIEC sur une hausse des températures de 1,5°C. Le rapport montre que, compte tenu du niveau d’ambition historique nécessaire, l’équité pourrait jouer un rôle déterminant. Malgré cela, et malgré le fait que l’équité soit un principe fondamental du processus onusien, les pays n’ont toujours pas adopté de critères permettant de mesurer l’équité de leurs propres engagements et ceux des autres pays. Le rapport publié aujourd’hui franchit ce pas important.
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
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