Par Andréanne Brazeau, agente de communication et logistique chez ENvironnement JEUnesse
Le jeudi 13 décembre, à une journée de la fin officielle de la 24e Conférence des Parties (CdP-24), un panel abordant le potentiel d’atténuation des changements climatiques grâce aux régimes alimentaires entièrement végétaux avait lieu. Le panel avait pour objectif de présenter une panoplie de façons d'implanter des politiques encourageant la consommation de produits végétaux ou, minimalement, de réduire sa consommation de viande. L'événement était organisé par Humane Society International.
Un premier panéliste, Marco Springmann, a ouvert la discussion en présentant plusieurs données liées à la culture de bétail, dont le fait que les trois quarts des émissions planétaires sont dues à la production de produits animaliers. Pour atténuer ses effets sur la planète, une option toute simple est bien entendu de réduire sa consommation de viande, notamment via l’adoption d’un régime flexitarien. À l’heure ou la viande est au centre de la plupart des repas, comment offrir des alternatives aussi alléchantes?
Monsieur Springmann a aussi proposé plusieurs projections par rapport à la croissance de la population mondiale et les options de régime alimentaire et, dans tous les cas, il apparaît indéniable que l’augmentation de régimes à base de végétaux est nécessaire pour rester dans les limites de la planète. En fait, les résultats présentés ne pourraient être plus clairs: il ne faudrait pas manger de viande plus d’une fois par semaine.Mais comment encourager les gens à adopter un tel régime? Trois façons ont été mises de l’avant:
Florent Marcelles était l’intervenant suivant. Il a souligné quelques statistiques importantes comme le fait qu’il faille jusqu’à 12 000 litres d’eau pour produire 1 kg de viande. Il souhaite entamer une transition alimentaire dès maintenant grâce à une augmentation des subventions aux producteur(trice)s de produits végétaux, des campagnes de sensibilisation et des politiques encourageant l’alimentation végétale.
Marie Personn a, de son côté, parlé des politiques alimentaires dans les régions nordiques. Elle a noté que 30% des populations nordiques en Europe sont flexitariennes, végétariennes ou véganes pour des raisons environnementales, sociales (protection des animaux) ou de santé. La stratégie des pays nordiques (Suède, Norvège, Finlande et Danemark) est, en résumé, est de faire croître l’offre de produits à base d’aliments végétaux et de faire croître la demande de tels produits à travers des alliances le secteur privé, de la sensibilisation, des politiques publiques, etc.
Doru-Leonard Irimie, de la Commission européenne, a présenté les grandes lignes de la Politique alimentaire 2030. Cristina Tirado, a présenté ses moyens concrets pour faire en sorte que les gens diminuent leur consommation de viande, notamment en donnant des ateliers sur la cuisine végétarienne à des chefs ou en s’attaquant aux grandes entreprises qui gèrent les services alimentaires dans les écoles, prisons, cafétérias, etc. Enfin, Jenny Chandler, ambassadrice de la FAO, a analysé les politiques actuelles en matière d’alimentation.
Alors que plus de 25 000 personnes ont fait le voyage jusqu’à Katowice pour discuter des changements climatiques et des moyens pour atténuer ses impacts, force est de constater que plusieurs incohérences sont présentes, et ce, année après année. Durant la CdP-24, les options végétariennes étaient minoritaires. Le choix était encore plus limité pour les végétaliens. Les contenants et les ustensiles à usage unique ainsi que les bouteilles d’eau en plastique étaient omniprésents. L’absence de compostage sur les lieux de l’événement s’inscrit également dans cette liste d’incohérences.
De plus, la Conférence des Parties ne s’attaque pas vraiment à la question des responsabilités individuelles. Évidemment, alors que la rencontre rassemble des diplomates de tous les pays, il va sans dire que la CdP a comme premier objectif de négocier la mise en oeuvre des accords internationaux. Très peu des centaines d’événements parallèles se déroulant simultanément aux négociations officielles abordent la question de l’alimentation, il faut se rappeler que 60% de toutes les émissions du secteur agricole proviennent de la culture du bétail. Par contre, les individus ne doivent pas repartir en ayant en tête que seules les politiques nationales peuvent avoir un impact pour préserver le réchauffement climatique sous le seuil du 1,5 degrés.
La conclusion de la Conférence des Parties, qui s’est terminée hier avec un résultat pour le moins mitigé, a mis sur pied des règles d’opérationnalisation de l’Accord de Paris. Somme toute, il reste que ce sont aux Parties de faire leur part respective et celle-ci devra inclure une diminution de la consommation et de la production de viande si la planète veut faire face à la croissance de la population mondiale dans les décennies à venir.
Crédit photo: Le Monde
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
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