Le Réseau associatif de développement durable des oasis (RADDO) a récemment publié le rapport final de la rencontre internationale pour la sauvegarde des oasis qui s'est déroulée à Djerba (Tunisie) du 23 au 25 mars 2013.

Les oasis, sont des agroécosystèmes essentiels dans un Maghreb occupé à 70% par les zones arides. Elles ont historiquement contribué au développement du commerce et des échanges et participent pleinement à la sécurité alimentaire des populations de ces régions et à leur ancrage en constituant une source de revenus et d'emplois. Situées en zones arides voir hyper arides, les oasis sont des marqueurs intéressants de l'évolution du climat et peuvent à cet égard être considérées comme des pôles historiques d'adaptation à ces changements.

Cependant les perspectives du changement climatique et de ses impacts dans ces régions renforcent les inquiétudes quant à la pérennité de ces agro systèmes. La simple adaptation traditionnelle ne suffira pas à faire face. Dans la sous-région, les modèles convergent vers une diminution des précipitations entre 4 et 21% d'ici 2020. Les impacts des changements en cours sous l'effet des printemps arabes, ceux issus de la globalisation et ceux du changement climatique sont des facteurs puissants de changement qui pourraient porter aux oasis et à leur survie un coup fatal.

C'est dans ce contexte que le RADDO a organisé l'événement à Djerba, cofinancé par le MM, sous forme d'une rencontre multi-acteurs pour favoriser l'échange d'expériences entre associations, chercheurs et responsables publics, décideurs du développement, pour une véritable prise en compte des oasis et l'intégration de la notion de durabilité dans les politiques de développement local. En effet, les mouvements de la société civile, directement au contact des réalités vécues sont à même de traduire et faire remonter les questions qui se posent sur le terrain. Elles sont la courroie de transmission avec les décideurs et l'opinion publique pour s'assurer que les initiatives répondent aux problèmes posés localement.

La consultation de trois jours s'est conclue par l'adoption du Manifeste international pour la sauvegarde des oasis et de la vie oasienne et de l'identification d'occasions pour :

• souligner l'importance des approches territoriales multiacteurs, en particulier en ce qui concerne la gestion des ressources en eau;

• discuter des enjeux liés à la gestion des ressources transfrontalières, en favorisant par exemple les techniques d'extraction renouvelable de l'eau et en harmonisant les besoins divers et parfois conflictuels des populations locales;

• reconnaître la nature multifonctionnelle des écosystèmes oasiens, en identifiant leur potentiel économique, en particulier avec pour objectif la transformation et le commerce des biens qui y sont produits.

Les participants à la rencontre ont appelé à la responsabilisation de tous les acteurs pour protéger les ecosystems oasiens, depuis les décideurs, qui peuvent promouvoir l'innovation et aider à combattre le changement climatique jusqu'aux populations locales, qui doivent être encouragés à preserver ces ressources précieuses.

Sources: Mécanisme Mondial et RADDO