Le numéro 94 de la lettre NAPA nous parle encore de notre prochain Diplôme d'Université sur la gestion des aires protégées et présente un résumé de l'analyse des lacunes pour déterminer les priorités de conservation. Elle propose aussi plusieurs offres d'emploi...
Le numéro 94 de la lettre NAPA
Edito : Geoffroy MAUVAIS Coordinateur du Papaco
Idéalisme versus réalisme
Une des leçons tirées de la première édition de notre MOOC, entre octobre et décembre de l’année dernière, c’est l’engouement d’une grande partie des participants pour les solutions communautaires aux problèmes communs qui se posent aux AP.
Le forum, qui a attiré plus de 1200 participants dont certains quotidiennement, s’est particulièrement animé lorsque le sujet de la gouvernance communautaire des aires protégées a été abordé. Et le sens de cette activation était – quasiment – univoque : l’implication des communautés locales permettrait de régler la majeure partie des problèmes qui existent dans et surtout autour des aires protégées. Cette assertion repose sur l’idée que par la concertation, la discussion, l’engagement de ces communautés dans les décisions, on peut les rallier à la conservation du site. Mais qu’elles doivent bénéficier des éventuels retombées, entre autres économiques, pour que tout cela fonctionne.
Cela est devenu une vérité depuis de nombreuses années, en particulier depuis que la Convention sur la Diversité Biologique (en 1992) en a fait le troisième objectif de son article premier : partager les bénéfices issus de l’exploitation durable des ressources (cette exploitation étant le second objectif, le premier est, quant à lui, la conservation).
C’est une vérité qu’il est désormais très difficile de remettre en cause. D’abord parce qu’elle est séduisante et qu’on aime à la croire. Quoi de mieux
en effet que de penser que si tout le monde est associé à la résolution d’un problème, il est d’emblée réglé ? C’est devenu plus qu’un postulat, une philosophie. On ne tient pas un congrès, une convention sans donner une chaire, voire l’amphithéâtre tout entier, à ses avocats. C’est aussi désormais une règle. Je crois qu’il n’existe plus un seul projet financé par un bailleur important qui ne comporte son volet « communautaire », même quand il n’a aucun sens.
C’est aussi tout simplement une évidence. Si les problèmes naissent de la communauté, alors certainement les solutions y prendront racine. Le hic, c’est que beaucoup de ces problèmes ont d’autres origines, et que compter sur la population locale pour les régler, c’est un pari risqué. Ou alors un calcul cynique ? L’on songe par exemple aux grands projets miniers qui cherchent l’aval des habitants du coin, quand ils savent qu’ils seront désavoués à plus large échelle…
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