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Étude des eaux continentales depuis l'espace



  • Le 8 février 2005 à l'Académie des sciences. Entrée libre sous réserve des places disponibles à partir de 14h30. Présentée par Anny Cazenave, Membre de l'Académie des sciences, Laboratoire d'Études en Géophysique et Océanographie Spatiales, Toulouse.

    Les eaux continentales représentent seulement 0,65% du montant total de l'eau sur Terre alors que 97% sont stockées dans les océans et 2,15% dans la cryosphère. Cependant, les eaux continentales ont un impact majeur sur la vie terrestre et les besoins domestiques. Elles jouent également un rôle important dans la variabilité climatique. La description de plus en plus précise du cycle de l'eau sur les terres émergées permet une meilleure prévision du climat et un contrôle affiné des ressources en eau de la planète. Depuis peu, les techniques spatiales de télédétection peuvent être utilisées pour l'étude des variations des masses d'eau dans les grands bassins fluviaux à des échelles de temps allant de quelques mois à plusieurs décades. Parmi celles-ci, deux techniques sont particulièrement prometteuses : l'altimétrie spatiale permettant la mesure des niveaux d'eau des fleuves, des lacs et des plaines inondées, et la gravimétrie spatiale de nouvelle génération fournissant les variations spatio-temporelles des stocks d'eaux , neige et glaces continentales.

    Depuis 1990, plusieurs satellites altimétriques européens ou réalisés en coopération francoaméricaine permis d'étudier la dynamique des océans et la hausse du niveau de la mer. Mais l'altimétrie spatiale permet aussi de mesurer les variations des niveaux des eaux douces sur les continents (fleuves, lacs, zones inondées) liées à la variabilité climatique et aux activités humaines. Alors que dans de nombreuses régions du monde, les réseaux de mesure in situ sont entrain de disparaître, l'altimétrie permet la surveillance continue et globale de ces objets et constitue ainsi un complément important. Par ailleurs, la nouvelle mission de gravimétrie spatiale GRACE lancée en 2002 mesure depuis peu les variations spatio-temporelles du champ de gravité terrestre avec une résolution (2°x 2°) et une précision jusqu'alors inégalées, à des échelles allant d'un mois à plusieurs années. L'une des principales applications de GRACE est de quantifier les variations spatio-temporelles des stocks d'eaux continentales (eau des sols, réservoirs souterrains, manteau neigeux et glaces) pour lesquelles il n'existe à ce jour, aucune observation au sol à l'échelle globale. Seuls les modèles hydrologiques globaux développés par la communauté des hydrologues-climatologues nous renseignent sur ces quantités. Ces nouvelles observations, utilisées seules ou en synergie avec les mesures in situ existantes et les modèles, ont des applications variées telles que l'étude du cycle de l'eau global et continental associé à la variabilité climatique, les problèmes spécifiques à l'hydrologie des grands bassins fluviaux, la contribution des eaux continentales à la hausse du niveau des mers et même le bilan de masse des calottes polaires.
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