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Haïti : Deux écrivains récompensés à titre posthume à l’édition 2006 du concours national littéraire



  • vendredi 7 juillet 2006



    P-au-P, 7 Juil. 06 [AlterPresse] --- Deux écrivains haïtiens, les feus Jackson Pierre-Paul et Arthur Lescouflair, sont récompensés à titre posthume par les Presses Nationales d’Haïti dans le cadre de la deuxième édition du concours national du Roman, de la Poésie, de la Nouvelle et du théâtre.

    L’annonce de la décision des jurys respectifs a été faite ce 7 juillet 2006, au siège des Presses Nationales d’Haïti à Port-au-Prince, en présence de la Presse, dont un journaliste de l’agence en ligne AlterPresse.

    Décédé le 7 juillet 1992 à l’âge de 33 ans, Jackson Pierre-Paul, frère des journalistes Liliane et Stéphane Pierre-Paul de la station privée Radio Kiskeya, a reçu à titre posthume le Prix René Philoctète de la Poésie pour son recueil « Musique des degrés ».

    Quant à Arthur Lescouflair, il est le nouveau récipiendaire du Prix Justin Lhérisson de la Nouvelle pour l’ensemble de son œuvre. De son vivant, Lescouflair ne publia aucun ouvrage, mais ses textes ont été édités particulièrement dans les colonnes de la Petite Revue Haïti Littéraire et Sociale, le quotidien Le Matin et la Revue Le Temps, durant l’année 1911.

    Les jurys respectifs, dans les différents genres retenus à la deuxième édition du concours national du Roman, de la Poésie, de la Nouvelle et du théâtre, n’ont accordé aucun prix cette année 2006, en raison des faiblesses constatées dans les textes soumis par les participantes et participants.

    « Cette année, les (249) manuscrits n’ont pas répondu aux critères de qualité établis par le jury, nous ne trouvons pas de textes potables », regrette Willems Édouard, Directeur général des Presses Nationales d’Haïti.

    Willems Édouard rappelle l’objectif de ce concours, celui de permettre aux jeunes ayant un talent littéraire de s’émanciper. Pourtant, par rapport à la première édition en 2005, trop de lacunes ont été constatées cette année.

    Le directeur des Presses Nationales d’Haïti évoque des problèmes de culture et de référence littéraires, de langue et de maîtrise de genre. Malgré tout, « nous n’avons pas l’intention de stopper le concours », avise-t-il.

    Jean Robert Paret, chef de cabinet du Ministre de la Culture, déplore le fait qu’aucun des 249 manuscrits soumis n’ait été retenu par les membres des différents jurys.

    « Ce que nous pouvons déplorer, c’est peut être le résultat du concours. Nous remarquons que, dans les genres littéraires proposés, aucun lauréat vivant n’est sorti. Il n’y a aucun prix décerné aux participants », dit-il.

    « Je trouve que c’est là une lacune qu’il faut combler à l’avenir, je ne sais pas encore dans quel sens on va remédier à cette faiblesse », ajoute-t-il tout en précisant que « ce concours vise à encourager la créativité littéraire. »

    Jean Robert Paret renouvelle aux Presses Nationales d’Haïti tout le soutien du Ministère de la Culture et les invite à continuer sur cette même lancée.

    « Dans la catégorie Poésie, il n’y avait aucune possibilité de primer un manuscrit. La poésie, c’est un art d’invention, un art de risque, alors que, dans les manuscrits rencontrés, il n’y avait pas cette invention, cet art de risque », dit le poète Claude Clément Pierre, président du Jury du Prix René Philoctète de la Poésie.

    Pour Claude Pierre, le recueil de Jackson Pierre-Paul est très dense. Il a un ton, une orientation et une voix du cygne.

    Dans la catégorie Nouvelle, il y avait 19 recueils.

    « Aucun n’a la qualité pour être primé. Après délibération, nous avons décidé de décerner, à titre posthume, le prix Justin Lhérisson de la Nouvelle à Arthur Lescouflair », affirme Pierre Maxwell Bellefleur, doctorant en nouvelles parlant au nom du jury de ce genre littéraire.

    Dans les deux autres catégories, Roman et Théâtre, aucun prix n’a été décerné, pas même à titre posthume.

    Dans la foulée, Willems Édouard annonce des mesures visant à élever le niveau du concours.

    Un atelier d’écriture à l’intention des participantes et participants sera organisé, tandis que la remise des manuscrits se fera une année après le lancement de la prochaine édition.

    « Sans la qualité, notre littérature n’a pas d’avenir », estime-t-il.

    Selon les règlements du concours, le lauréat de chaque catégorie recevra une enveloppe de 25,000 Gourdes (environ 600.00 dollars américains). Cette somme représente une avance sur les droits d’auteur qu’aura à céder la gagnante ou le gagnant, par contrat, aux Éditions Presses Nationales d’Haïti. Le lauréat des lauréats sera reçu en résidence à Ouessant en France. [do rc apr 7/06/2006 14:20]
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