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Polynésie : 198 recommandations pour établir une stratégie de développement durable



  • Si le rapport sur le "développement durable en Polynésie française: réalité et devenir" a bien été débattu, durant toute la matinée du jeudi 13 décembre au Conseil économique, social et culturel (CESC), en revanche, il n'a pu être voté, faute de quorum. D'où la reconvocation de ses membres pour vendredi matin à 8h.

    Présenté par Paul-Tony Adams, Charlie Gibeaux, Jean-Paul Lehartel et Hanny Tehaamatai, ce rapport d'une cinquantaine de pages est le fruit d'une auto-saisine adoptée le 17 octobre 2006 sur proposition du collège de la "Vie Collective". Pas moins de trois commissions - "Santé et Société", "Aménagement du Territoire" et "Economie" - ont été associées à la réflexion. Convoqués jeudi matin en séance plénière, les représentants de la société civile ont abondamment discuté des recommandations et autres pistes d'actions envisagées mais sur le fond, ils ont conservé en l'état la mouture initiale. Seul un amendement a été déposé mais il a été rejeté.

    "Les objectifs de la stratégie polynésienne du développement durable tels que proposés par le CESC, se déclinent en cent quatre-vingt dix-huit recommandations", peut-on lire en introduction du document qui, en préambule, donne la définition du "développement durable" selon laquelle c'est "le développement qui satisfait les besoins de la génération actuelle sans priver les générations futures de la possibilité de satisfaire leurs propres besoins".

    Tout en déplorant "qu'aujourdhui encore, on gère l'urgence sans une vision à long terme dans la prise de décisions", la quatrième institution a inscrit ses recommandations dans une triple dimension.

    - Sociale et sanitaire", tout d'abord, afin "de replacer la dignité humaine au cœur des politiques et renforcer la cohésion sociale pour préparer l'avenir et créer les conditions d'une croissance harmonieuse". A cette fin, le Conseil préconise pêle-mêle "l'ouverture des services publics jusqu'à 17 heures" ou l'embauche "du personnel communal sur des critères de compétence" alors qu'en matière d'éducation, "la création d'une école des parents" revient avec insistance. Il n'oublie pas pour autant le sort des personnes âgées, d'où le vœu de "réhabiliter le centre d'accueil des personnes âgées (CAPA)" ou encore de "revaloriser les pensions à concurrence de l'inflation pour maintenir le pouvoir d'achat des retraités".

    - Environnementale ensuite, où l'objectif pour le CESC consiste à "promouvoir un aménagement durable des archipels pour remédier aux inégalités sociales, culturelles et écologiques". Soucieux de contribuer à la lutte contre l'Effet de serre, les conseillers consacrent également tout un volet à la promotion des énergies renouvelables. Et de préconiser, entre autres mesures, d'inciter le rachat par l'Electricité de Tahiti de l'électricité dite "vertes". Parmi les sources de pollution identifiées, il y a bien entendu les transports. Aussi, outre la modernisation des transports en commun, le CESC recommande de "revaloriser la place du piéton dans la ville et d'élaborer un schéma directeur vélo à l'échelle de l'île de Tahiti".

    - Dans la dimension économique enfin, l'institution regrette "l'absence d'un état des lieux actualité dressant notamment le bilan qualitatif et quantitatif des activités polluantes en Polynésie française, le dernier datant de 1996", souligne le rapport. Les secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'artisanat font l'objet d'une attention particulière. Parmi les pistes envisagées, citons le renforcement des contrôles pour réduire l'utilisation des pesticides, la réglementation de la pêche au filet ou encore la réhabilitation de l'île d'Eiao aux Marquises pour y développer des plantations de bois précieux.

    [Terri-DD]
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