La composition chimique des boues résiduaires varie à l'infini. A l'origine de cette variabilité, le fonctionnement de la station d'épuration d'où proviennent ces boues, mais également le comportement alimentaires des populations, l'époque du jour et de l'année, enfin la vie microbienne dans la boue. Les conséquences de cette variabilité se mesurent sur l'état de l'eau dans les boues qui conditionne leur consistance. Or toutes les phases de traitement et de valorisation, énergétique ou agricole, impliquent des écoulements. Aussi l'optimisation de ces filières passe-t-elle par la capacité à caractériser en continu la consistance des matériaux. Mais pour y parvenir, il faut pouvoir disposer d'un outil simple et utilisable sur le terrain.

A Clermont-Ferrand, les chercheurs du Cemagref ont montré que la mesure de la conductivité offrait de très belles perspectives. Ainsi des mesures rhéologiques et électriques ont été effectuées sur divers matériaux : glycérol, solutions salines, gels de polymère et suspension d'argile. Ces chercheurs ont pu établir qu'il existait un lien entre viscosité et conductivité des matériaux pâteux. L'application de cette méthode aux boues résiduaires en fonction de leur concentration et de leur degré de fermentation a permis alors d'affiner leur caractérisation et d'aboutir à une ébauche d'indice de déshydratabilité. Reste à finaliser cette méthode d'analyse dans le cas particulier de la déshydratation des boues.

Ces travaux des chercheurs du Cemagref sont d'autant plus importants qu'il existe une forte demande des professionnels dans ce domaine, notamment en vue d'une valorisation énergétique des boues séchées. Rappelons que la combustion d'une tonne de boues en matière sèche produit autant d'énergie que 700 kg de charbon. Or la France produit à elle seule environ 1 million de tonnes de ces boues chaque année.

Source : BE France numéro 203 (9/01/2008) - ADIT / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/52478.htm