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Première conférence mondiale à Montpellier pour apporter des changements radicaux à l’agriculture



  • La Conférence mondiale sur la recherche agricole pour le développement (GCARD), première en date, va se tenir à Montpellier du 28 au 31 mars 2010 (au Corum). Elle se propose de déterminer quels sont les changements nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire à l'échelle mondiale. Le gouvernement français a chargé Agropolis International d'accueillir près de 1 000 scientifiques, chercheurs et agriculteurs qui participeront à ces débats, avec l'appui de la Région Languedoc-Roussillon et  de la Ville de Montpellier ainsi que des organisations de recherche agricole du plus haut niveau et des universités.

    La conférence s'est vue confier par le G8 la tâche de transformer les débats sur les besoins futurs de l'agriculture en actions constructives pour l'avenir de celle-ci. Après des décennies d'investissements agricoles insuffisantes, la GCARD cherchera à renforcer la recherche agricole face aux défis difficiles posés par la nécessité d'augmenter massivement la production alimentaire au cours des 40 prochaines années, de permettre à un milliard de personnes de sortir de la pauvreté et d'échapper à la faim, et d'atteindre ces objectifs d'une façon durable sur le plan environnemental.  

    La GCARD fait suite à une série récente  de conférences et sommets mondiaux  qui ont appelé au renforcement de l'innovation agricole dans le monde afin d'améliorer les conditions de vie des populations les plus pauvres grâce à de nouvelles connaissances et technologies. La rencontre de Montpellier s'inscrit dans cet effort. Elle vise à mieux articuler les besoins prioritaires des agriculteurs avec les politiques et engagements des donateurs, et à assurer ainsi que ces politiques et engagements servent de tremplin à un changement rapide et une action collective.

    Le gouvernement français a décidé de promouvoir le rôle de la recherche agricole pour le développement comme l'une des composantes  des initiatives internationales telles que le partenariat mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire. Dans ce cadre, le ministère français de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ainsi que le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Pêche et celui des Affaires Etrangères et Européennes ont instamment demandé aux principales institutions d'enseignement supérieur et de recherche consacrées à l'agriculture d'unir leurs efforts, avec pour résultat la création de l'AIRD en 2008 et d'Agreenium en 2009.

    " Si nous voulons concilier développement agricole et développement durable, nous devons investir plus dans la recherche agricole ", a dit le ministre français de l'Agriculture, M. Bruno Le Maire, dans ses remarques lors de la clôture du Sommet international des Ministres de l'Agriculture à Berlin.

    " Cette rencontre marque le début d'une transformation mondiale de l'agriculture ", a dit le Dr. Monty Jones, lauréat du Prix mondial de l'alimentation et directeur de l'équipe organisatrice de cette rencontre. " L'agriculture doit pouvoir changer à une vitesse et à une échelle encore jamais envisagées, et bon nombre de ces processus de réforme sont déjà en cours. Nos discussions, et les nouvelles formes de recherche auxquelles celles-ci donneront naissance, nous permettront de mieux allouer les financements limités consacrés à l'agriculture pour les besoins du développement, qu'il s'agisse de créer de nouvelles variétés de maïs plus résistantes à la sécheresse en Afrique de l'est, ou de nouveaux partenariats pour mieux insérer les femmes agricultrices dans les marchés où elles pourront vendre leurs récoltes, ou encore d'optimiser l'usage de l'eau dans des régions menacées par une grave pénurie d'eau. "

    La session de clôture de la GCARD donnera l'occasion aux participants de faire une synthèse des priorités en matière de recherche et de définir les actions à entreprendre par toutes les parties, afin de contribuer efficacement au développement durable et à la sécurité alimentaire mondiale.

    La conférence abordera les questions suivantes, toutes cruciales pour l'avenir de l'agriculture :

        * Que faut-il faire pour augmenter la production alimentaire tout en réduisant l'impact environnemental de l'agriculture?
        * Comment les investissements en agriculture peuvent-ils mieux profiter aux agriculteurs pauvres?
        * Quel va être le rôle de la Chine, du Brésil, de l'Inde et de la Russie dans le " nouvel ordre agricole "?
        * Comment un monde confronté à de sévères contraintes de ressources naturelles pourra-t-il nourrir plus de gens?
        * Le changement climatique, les biocarburants et la crise énergétique sont autant de nouveaux défis pour l'agriculture. En même temps, jusqu'à il y a peu, les investissements mondiaux en agriculture étaient en chute libre depuis 20 ans.  Comment l'agriculture doit-elle s'adapter dans les différentes régions du monde?
        * Comment la science et l'innovation peuvent-elles multiplier nos chances de relever ces défis?

    " Les enjeux sont très importants si on superpose les menaces sécuritaires et les migrations économiques qui pourraient résulter de la pauvreté, de la faim et d'autres carences, " déclare le président du GFAR, le docteur Adel El-Beltagy.   " Nous faisons déjà face aux défis complexes que posent la mondialisation, la crise financière, la crise alimentaire et le changement climatique. La crise alimentaire n'est pas encore finie, et il est urgent que nous unissions nos efforts contre des crises futures.  Nous sommes particulièrement en retard en ce qui concerne le changement climatique, car le réchauffement d'aujourd'hui sera la norme de demain, et nous n'avons pas encore les cultures adaptées à de telles conditions. Nous devons travailler tous ensemble, dans le cadre de systèmes nationaux solides et capables d'engendrer et d'adapter de nouvelles connaissances qui puissent satisfaire aux besoins des populations pauvres. "
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