Forum mondial de l'eau : Mme Clinton renforce l'engagement des États-Unis

Par Charlene Porter
Rédactrice

Washington - Qualifiant l'eau " d'élément essentiel à la paix, la stabilité et la sécurité dans le monde ", la secrétaire d'État Hillary Rodham Clinton a annoncé le 22 mars un nouveau partenariat forgé entre divers organismes dans le but de tirer parti des vastes connaissances des États-Unis dans le secteur de l'eau pour résoudre les problèmes à ce niveau dans le monde.

Mme Clinton a fait cette déclaration au siège du département d'État à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau.

" Nous pensons que ce [partenariat] nous aidera à tracer notre chemin vers un monde plus sûr en matière d'eau, a dit Mme Clinton, un monde dans lequel personne ne succombe à des maladies hydriques, où l'eau n'entrave pas le développement social ou économique, et où on ne part pas en guerre pour des questions d'eau. "

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 1,7 million de personnes meurent chaque année de maladies liées à l'eau insalubre ou au manque d'assainissement et d'hygiène. Dix autres millions ou plus souffrent chaque année de maladies contractées en buvant ou en étant en contact avec de l'eau contaminée.

L'eau insalubre entrave le développement social lorsque les femmes et les filles dans les régions moins développées du monde passent au total des centaines de millions d'heures par an à aller et venir pour chercher l'eau dont a besoin leur foyer, a souligné la secrétaire d'État.

Le partenariat réunit plus de 30 agences, institutions et organisations avec une expérience et un savoir-faire variés de la question de l'eau. Mme Clinton a expliqué que ces différentes connaissances peuvent mener à des solutions novatrices. " Par exemple, si Coca-Cola possède les meilleures données relatives aux sources d'eau disponibles, que l'Army Corps of Engineers (génie militaire) peut offrir des conseils sur la manière de construire des systèmes d'approvisionnement, et que la Nature Conservancy sait comment minimiser l'impact sur l'environnement, alors nous voulons qu'ils mettent en commun leur savoir pour fournir de l'eau potable pour la durée aux communautés qui en ont besoin. "

Mme Clinton a noté que le savoir-faire technique des États-Unis dans ce domaine est tenu en grande estime dans le monde entier et que les gouvernements étrangers demandent souvent des conseils aux ambassades américaines pour résoudre leurs problèmes d'eau.

Aider les autres pays à fournir de l'eau propre et potable à leurs citoyens est depuis 2005 un des objectifs de la politique étrangère des États-Unis. Que les pénuries d'eau puissent déclencher des conflits régionaux est un phénomène bien connu des experts des affaires étrangères. Orà la cérémonie marquant la Journée mondiale de l'eau, Mme Clinton a pris note d'un nouveau rapport qui indique que ce dossier devient de plus en plus urgent.

Le conseil national du renseignement des États-Unis (U.S. National Intelligence Council Conseil) a rendu publique en février son évaluation de la situation de l'eau dans le monde, un rapport de 30 pages intitulé Global Water Assessment qui commence avec " l'appréciation clé " suivante :

" Au cours des dix prochaines années, de nombreux pays importants pour les États-Unis connaîtront des problèmes d'eau - des pénuries, de l'eau de piètre qualité ou des inondations - qui risquent de mener à l'instabilité et à la défaillance de l'État, d'accroître les tensions régionales, et de détourner l'attention de les responsables qui seront moins à même de collaborer avec les États-Unis sur les objectifs importants de la politique américaine. D'ici à 2040, l'eau fraîche disponible ne suffira pas à la demande sans une gestion plus efficace des ressources en eau. Les problèmes hydriques entraveront la capacité de pays clés à produire de la nourriture et à générer de l'énergie, ce qui posera un risque aux marchés alimentaires mondiaux et nuira à la croissance économique. "

Le rapport indique aussi qu'une gestion améliorée de l'eau - grâce à de meilleures méthodes de détermination des prix et de répartition, par exemple - et des investissements dans les technologies d'utilisation de l'eau, notamment dans l'agriculture, offriront les meilleures solutions aux pénuries.

Mme Clinton a déclaré que fournir de l'eau propre à une communauté est essentiel à la réalisation de nombreux objectifs de politique étrangère. L'espoir d'améliorer à grande échelle la santé mondiale ne se réalisera pas sans l'approvisionnement en eau propre aux centres de soins et la réduction des maladies hydriques, a-t-elle souligné. Accroître les possibilités d'éducation et d'emplois des femmes et des filles ne sera pas possible tant qu'elles consacrent toutes ces heures chaque jour pour aller chercher, puiser et rapporter de l'eau pour leur foyer.

Le député de l'Oregon Earl Blumenauer a rejoint Mme Clinton et les délégués des organismes fondateurs du partenariat lors de la cérémonie marquant la Journée mondiale de l'eau. Champion de longue date des efforts des États-Unis pour aider les pays en développement à améliorer l'accès à l'eau de leurs citoyens, M. Blumenauer a dit que de nombreux groupes et institutions aux États-Unis peuvent contribuer à résoudre les problèmes de l'eau dans le monde, notamment les églises, les synagogues, les organisations communautaires et les groupes de jeunesse.

" Je ferai tout mon possible pour que le Congrès vous donne les moyens de vous faciliter un tant soit peu la tâche ", a promis M. Blumenauer à Mme Clinton. Le député est l'un des principaux co-parrains de la Loi sur l'eau pour le monde, qui vise à allouer suffisamment de ressources américaines pour fournir à 100 millions de personnes un accès durable à de l'eau potable et à l'assainissement dans un délai de six ans.

Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.