EU ProSun, un groupement de fabricants européens du secteur de l'énergie solaire, ayant pour objectif de défendre la filière en Europe, a déclaré le 26 juillet qu'il allait porter plainte auprès de la Commission européenne, afin d'enquêter sur les pratiques qualifiées de "déloyales" des fabricants chinois.
Le
groupement estime que les fabricants chinois bénéficient de subventions faussant
la concurrence, qui leur permettent de pratiquer un dumping sur les prix en
vendant leurs produits à des coûts inférieurs à leurs coûts de production. Ces pratiques seraient donc contraires au droit européen et aux règles de
l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le groupement se fonde sur de récentes recherches américaines qui ont relevé que les fabricants chinois pouvaient bénéficier d'au moins 12 catégories d'aides d'Etat.
Suite à ce rapport, les Etats-Unis ont instauré des droits de douanes importants à l'égard des cellules solaires chinoises. EU ProSun craint d'ailleurs que cette mesure favorise le report des exportations chinoises vers l'UE.
Cette démarche s'inscrit dans un contexte où les
fabricants européens ont vu leurs parts de marché s'effondrer ces dernières
années, au profit de leurs concurrents asiatiques, de telle sorte
qu'aujourd'hui, sept des dix principaux fabricants mondiaux de modules
photovoltaïques sont chinois. L'Allemagne en subis les conséquences de plein
fouet avec des fermetures en chaine de sociétés spécialisées, tandis qu'en
France, le groupe Photowatt a été sauvé par le rachat d'EDF début 2012.
Les producteurs chinois ont réagis en appelant leur gouvernement à engager un dialogue avec l'UE. Ils ont également de leur côté formé un groupement de sociétés nommé l'Afase, qui accueille aussi des fournisseurs et des sous-traitants européens.
L'Afase souligne que les sociétés chinoises se procuraient un nombre important d'équipements et de matières premières auprès de fournisseurs européens. Ils font en outre valoir deux arguments : d'une part, taxer les panneaux chinois ferait grimper le prix de l'électricité solaire, ce qui serait contraire aux objectifs environnementaux européens, et d'autre part, les fournisseurs et sous traitants européens travaillant pour ces industriels chinois seraient directement frappés par des mesures de protection.
La Commission dispose désormais de 45 jours pour se prononcer sur la recevabilité de la demande.
[VEIJURI]
22/10/24 à 11h20 GMT