Up Conférences à Lille : Intérêt général : que peut l'entreprise ?
A quelques semaines de l'ouverture du World Forum de Lille (23, 24 et 25 octobre) les Up Conferences et le Réseau Alliances, ont décidé d'explorer les nouvelles frontières de l'entreprise, et de dessiner les contours des missions futures qui pourraient lui être confiées.
" The business of business is business ". Ce paradigme, attribué à Milton Friedman, a aujourd'hui fait long feu, mis à mal par les politiques RSE désormais largement intégrées par les entreprises. Mais, si les performances sociales et environnementales sont dorénavant observées au même titre que les profits, les responsabilités des entreprises sont sans cesse élargies. Formation, intégration, démocratie, santé... Les entreprises contestent aujourd'hui le monopole de l'intérêt général à l'Etat affaibli, qui en était le traditionnel garant.
Les frontières de l'intérêt général sont devenues poreuses, pour s'étendre de l'Etat aux entreprises. Mais, pour ces dernières, il s'agit moins d'un soudain élan vertueux que de pur pragmatisme économique. Les performances sociales et environnementales tendent en effet inexorablement à suivre la courbe des performances économiques. Perçues au départ comme des contraintes extérieures, ces nouvelles " responsabilités " touchent aujourd'hui au coeur même de la stratégie de l'entreprise et génèrent indubitablement de la création de valeur. Dès lors, dans quelle mesure l'entreprise stratège peut-elle s'emparer durablement de la défense de l'intérêt général ?
INTÉRÊT GÉNÉRAL : QUE PEUT L'ENTREPRISE ?
MARDI 10 SEPTEMBRE 2013
DE 19H00 À 20H30
GARE SAINT SAUVEUR
17, Boulevard Jean-Baptiste Lebas 59800 Lille
Métro ligne 2, arrêt Lille Grand Palais ou Mairie de Lille
Inscription gratuite mais obligatoire
Philippe Vasseur est un observateur avisé des bonnes pratiques des entreprises, puisqu'il les recense et les essaime au sein du Réseau Alliances, en démontrant que de hautes performances extrafinancières renforcent la compétitivité. Laurent Bigorgne a longuement interrogé le rôle des entreprises au sein de l'Institut Montaigne, dont il est le directeur, et qui a récemment publié l'ouvrage " Intérêt général, que peut l'entreprise ? ". Celui-ci confronte les regards de chefs d'entreprises avec celui de personnalités issus d'autres sphères, faisant naître de ces échanges une réflexion global sur le rôle de l'entreprise dans la défense du bien commun. C'est en ce sens que Frédérique Clavel, présidente de l'Agence pour la création d'entreprises, a coordonné les récentes Assises de l'entrepreneuriat en fixant pour mission de dessiner l'entreprise de demain. Enfin, Virginie Seghers, cherche à élargir la responsabilité des entreprises en les orientant, au sein de la société Prophil qu'elle a fondé, vers des investissements philanthropiques et des politiques de mécénat.
Ensemble, ils borneront cette entreprise vertueuse, conjuguant velléités sociales et objectifs économiques. Face à un secteur public souvent décrié pour sa rigidité, le cadre privé est-il devenu plus adapté pour élaborer des solutions innovantes aux besoins sociaux ? Comment différencier les déclarations d'intention des véritables actions d'intérêt général ? Ce glissement de terrain ne manifeste-t-il pas un mouvement plus général de rapprochement entre secteur privé et public ? A l'inverse, les entreprises ne risquent-elles pas de délaisser leurs actions vertueuses lorsqu'elles ne seront plus un élément les différenciant de leurs concurrents ?
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