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Entre recherches et actions : contribution d'une jeune consciente des défis climatiques



  • Par Soukeyna Sall, géographe, environnementaliste, pastoraliste et animatrice pour Agronomes et Vétérinaires sans frontières (AVSF) au Sénégal

    A l’heure actuelle, il est reconnu que les changements climatiques représentent une menace immédiate pour les sociétés humaines ainsi que la planète. De ce fait, il urge d’apporter des réponses  pratiques pour y faire  face. Dans le cadre d’un projet de recherche, j’ai travaillé sur le thème de l’influence des changements climatiques sur un environnement pastorale sahélien, un écosystème fortement soumis à l’influence des sècheresses prononcées. Cette étude m’a encouragé à entreprendre des actions pratiques auprès des populations locales.

    Au Ferlo (zone sahélienne couvrant environ ¼ de la superficie du Sénégal), l’environnement revêt une importance capitale. Les activités de cette région sont caractérisées par un mode de vie basé sur l’exploitation des ressources naturelles à des fins de productions agro-sylvo-pastorale. L’état actuel de son paysage est la résultante d’interactions entre facteurs climatiques, socioéconomiques et politiques, à l’œuvre depuis plus de quatre décennies.

    Dans cette région pastorale du Sénégal, la pluviométrie annuelle est faible et reste marquée par une répartition spatiotemporelle irrégulière. En moyenne, la zone enregistre moins de 300 mm de pluies à l’extrême nord, à plus de 400 mm au Sud, (Wane et al ; 2013[1]). Les sècheresses successives (1972 ; 1973 ; 1983) (Guillaumie et al, 2005[2]) ont affaibli la végétation et entrainé une dégradation des sols. En même temps, elle a engendré le tarissement précoce des mares, réduisant ainsi la disponibilité des ressources hydriques.

    Cette variabilité pluviométrique s’accompagne d’une variabilité spatiotemporelle des ressources mais aussi impacte sur les modes d’exploitations et de productions.

    • Problème d’eau ;
    • Faible pâturage, pression autour des ressources ;
    • Elagage abusif des arbres pour le pâturage aérien ;
    • Fréquence des feux de brousse ;
    • Transhumance des troupeaux. 

    Après cette étude, des recommandations en sont ressorties :

    • Sensibiliser pour mieux informer notamment les couches les plus vulnérables telles que les femmes et les jeunes ;
    • Mettre en place des stratégies de résilience telles que les mises en défens pour permettre une régénération naturelle, inciter au reboisement et son suivi, l’utilisation du biogaz dans les ménages pour diminuer le phénomène de déboisement ;
    • Former à la culture fourragère pour éviter l’abattage abusive et assurer une banque de fourrage au bétail.

    J’ai choisi de m’investir sur le terrain en tant qu’animatrice de développement pour le compte de l’ONG Agronomes et Vétérinaires sans frontières (AVSF) au Sénégal.

    Références

    [1] A. Wane, V. Ancey et B. Grosdidier, « Les unités pastorales du Sahel sénégalais, outils de gestion de l’élevage et des espaces pastoraux », Développement durable et territoires [En ligne], Dossier 8 | 2006, mis en ligne le 04 janvier 2013, consulté le 18 mars 2014. URL : http://developpementdurable.revues.org/3292 ; DOI : 10.4000/développement durable.3292.

    [2]Guillaumie et al, 2005 : «  les sècheresses au Sahel, un exemple de changement climatique ». In Atelier changement climatique ENPC-Département VET.

    ***

    Cet article s’inscrit dans le cadre de l’initiative «Jeunes francophones dans l’action pour le climat» qui vise à faire connaître l’engagement de la jeunesse francophone pour le climat. Ce projet est une initiative d’ENvironnement JEUnesse en collaboration avec l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

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