A.S.P.E.C.T.
Presentation
L’assainissement dans les grandes villes burkinabé et à Ouagadougou en particulier révèle des aspects catastrophiques, pour les citoyens et pour l’environnement. Le présent article se fixe pour objectif de faire l’état des lieux, d’y apporter une pédagogie novatrice, afin d’impliquer tous les citoyens, en les sensibilisant à se sentir concernés. L’assainissement et surtout celui des eaux résiduelles, usées et grises issues des rejets après usage dans les ménages, la gestion souvent chaotique des canalisations destinées à évacuer les eaux pluviales( causes d’inondations et de maladies dites négligées), les poubelles à proximité des points d’approvisionnement de l’eau de boisson, la nature et la qualité des récipients de récupération et de conservation de l’eau de consommation, les huiles de vidange des garages s’infiltrant directement dans la nappe phréatique, la mauvaise coordination de l’évacuation des déchets solides, l’état calamiteux de la plupart des toilettes dans les centres de santé, sont entre autres, autant de facteurs ayant favorisé une dégradation avancée du milieu de vie urbain, social et environnemental.
Sans prétendre détenir la solution global à un problème aussi complexe, l’A.S.P.E.C.T. (dont la définition est donnée plus bas) se donne pour rôle principal d’expérimenter, après six ans d’enquêtes et de constitution de base de données concrètes du terrain, d’apporter sa contribution pour une évolution positive de la désastreuse situation d’assainissement actuel.
Des acteurs motivés et mobilisés, la mise en place de nouvelles approches collectives de proximité permettent sans hésitation, d’affirmer que l’étude de ce sujet, dont le bien-fondé n’est plus à démontrer, ouvre une nouvelle page positive, pour un bien-être social, par la réduction d’un problème de santé publique, comme problème face auquel chacun doit comprendre, au niveau local, qu’il est à la fois acteur et victime.
L’ASPECT, Acton Solidarité Préservation Environnement Cultures et Transformations, est une structure apolitique, à but non lucratif, dont le souci premier est d’œuvrer pour l’amélioration de la situation de l’eau potable par un assainissement mieux optimisé, déchets solides et liquides compris.
Cette vocation est née d’un constat alarmant, d’enquêtes de terrain sans équivoque et d’un état des lieux non moins alarmant : « La ville, la grande ville africaine en générale, celle burkinabè dans le cas étudié de près, constitue un cadre d’insalubrité déconcertant. » Cette sorte de patate chaude que se rejettent les gouvernés (toujours en attente d’un salut qui viendrait des gouvernants) d’une part, et de l’autre, les plus hautes autorités débordées (et considérant que les citoyens ne font aucun effort pour que la situation change), reste sans preneur définitif. Tant et si bien que le problème s’aggrave et prend des proportions difficilement gérables. La ville devient dès lors une réserve d’insalubrités au sens propre, de maladies et de désagréments, ce qui accentue une catastrophe environnementale silencieuse et cependant, prégnante.
Cette situation, si elle demeure imputable à toute ville en train de se faire, reste également liée à un manque de conscientisation et de responsabilisation des différents acteurs, ceux-ci ignorant leur rôle dans l’affaire. La question de l’assainissement urbain est devenue une banalité aux yeux de la majorité des citoyens, après avoir été une source d’indignation passagère. En effet, nous vivons, marchons et mangeons dans les saletés de toutes sortes, dans l’indifférence générale.
C’est dans ce contexte de pourriture avancée que nos réflexions se sont portées sur la problématique de l’assainissement. Aussi, s’est-on posé les questions suivantes, dont les réponses ne peuvent venir que d’une modification profonde des cadres de gestion et de l’approche à mettre en place :
1-Pourquoi l’insalubrité urbaine si visible n’indigne vraisemblablement personne ?
2-Pourquoi les stratégies sans cesse mises en place n’arrivent-elles pas à bout du problème, voire n’améliorent pas la situation décriée ?
3-Enfin, comment sortirions-nous de l’ornière ?
L’indispensable implication de tous ne peut être une réalité que si l’on trouve de nouvelles stratégies pour que chacun se sente concerné. Il faut donc affirmer que la manière même de faire la sensibilisation doit changer.
Il s’agit là de l’une des raisons pour lesquelles, les acteurs de l’ASPECT se sont engagé à mobiliser, attirer l’attention, bref, à tirer la sonnette d’alarme sur la catastrophe en cours, dont nous sommes à la fois coupables et victimes. Pour en sortir, nous proposons de commencer l’engagement par la base, chaque citoyen devant faire preuve d’intégrité et apportant sa petite pierre à la mise en place d’un cadre intermédiaire d’action désintéressé.
Ce que le commun des Burkinabè admet comme étant des actes d’ « incivisme » trouve son explication dans une forme de désaveu, de désapprobation dans laquelle se sont enferrés les citadins en particulier, depuis longtemps.
L’ASPECT jeune structure comptant déjà une centaine de membres et sympathisants trouve son inspiration dans la nécessité de mobiliser à la base, de sensibiliser autrement, voire de choquer pour réveiller les consciences.
ASPECT, tous, ensemble pour un bien-être durable.
Docteur Hamidou TAMBOURA, socio-anthropologue, Spécialiste des Métiers du Patrimoine, Historien.
Courriel : hamidou.tamboura8910@gmail.com
22/10/24 à 11h20 GMT