Deux ans après l'historique Accord de Paris, conclu à l'issue de la COP21 en 2015, la question du financement de la lutte contre le changement climatique est au centre du One Planet Summit.
Organisé le 12 décembre à Paris à l'initiative du Président français, Emmanuel Macron, du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres et du Président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, le sommet réunit chefs d'Etat, secteurs publics et privés pour un engagement plus fort et plus concret du monde de la finance.
Le One Planet Summit a pour ambition de trouver de nouveaux moyens de financer l'adaptation de nos modes de vies aux transformations inéluctables, d'accélérer encore la réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'ancrer les problématiques climat au cœur de la finance.
« Ceux qui échoueront à investir dans l'économie verte, se préparent un avenir bien sombre », a déclaré le Secrétaire général, lors de son discours d'ouverture. « Les énergies fossiles restent largement subventionnées, ce qui veut dire que nous continuons à investir dans notre propre perte », a-t-il poursuivi.
« Comme je l'ai entendu dire, l'âge de pierre ne s'est pas achevée par manque de pierre. Nous ne devons pas attendre l'épuisement des réserves de charbon et de pétrole pour mettre un terme à l'âge des énergies fossiles. Nous devons investir dans l'avenir et pas dans le passé », a souligné M. Guterres.
La Banque mondiale cessera de financer les activités en amont du secteur gazier et pétrolier après 2019
Afin d'honorer les engagements pris il y a deux ans à Paris, les investissements dans l'action climatique doivent se compter en milliers de milliards, a pour sa part rappelé le Président de la Banque Mondiale.
« Nous travaillons avec nos partenaires afin de mettre en place les mesures adéquates, d'orienter les forces du marché dans la bonne direction, de mobiliser des financements et d'accélérer l'action climatique », a précisé M. Kim.
« Nous annonçons aujourd'hui que le Groupe de la Banque mondiale ne financera plus de (projets) en amont de pétrole et de gaz après 2019 », a-t-il annoncé.
Changement climatique : « les pays en développement ne sont pas responsables du problème »
La mise en œuvre de l'Accord de Paris exige de nouveaux mécanismes de financement notamment pour les pays en développement qui comme l'a souligné le Secrétaire général « ne sont pas responsables du problème auquel ils ont à faire face, et ce n'est donc que justice que les pays développés les aident à mener ce combat ».
Pour le chef de l'ONU, « il faut avant tout veiller à ce que les pays riches honorent leur engagement et apportent 100 milliards de dollars par an jusqu'en 2020 à l'intention des pays en développement ».
Pour cela, il faut à la fois la mobilisation des capitaux privés, l'engagement des institutions du développement, y compris le Groupe de la Banque mondiale, pour créer la confiance et réduire les risques et la création, par les gouvernements, d'un environnement propice à ces investissements, a indiqué M. Guterres.
Communiqué de l'ONU (1089 hits)
22/10/24 à 11h20 GMT