Né de l’ardeur de citoyens soucieux du sort des milieux naturels de leur région, le mouvement de la conservation volontaire s’est, au fil des décennies, imposé comme une initiative indispensable à la préservation des milieux naturels. Quelles sont ses activités? Et en quoi est-il incontournable?
Portrait d’un mouvement au sein duquel la passion n’a jamais cessé de brûler.
Attirances mutuelles
La dynamique fondamentale du mouvement de la conservation volontaire, ou en terres privées, repose sur deux pôles d’action. D’un côté, des individus désireux de préserver des milieux naturels pour le bénéfice des collectivités actuelles et futures se regroupent pour former des organismes de conservation. Certains disposant de moyens financiers limités, les membres impliqués y agissent généralement à titre de bénévoles. De l’autre, les propriétaires fonciers, les municipalités et les entreprises, conscients de la valeur écologique et patrimoniale des milieux dont ils sont propriétaires, décident soit de conserver leurs terres, soit de les donner, les léguer ou les vendre à ceux qui pourront en prendre soin; c’est ainsi que se produit la connexion entre les deux pôles d’action essentiels.
Des milieux irremplaçables
Le principe qui sous-tend les efforts de conservation est qu'il importe de préserver des espaces naturels dans leur intégrité. La valeur des services rendus par ces milieux, tels la filtration de l’eau, la purification de l’air et divers bienfaits psychologiques, est indéniable. Ces espaces constituent des corridors écologiques permettant aux animaux de circuler, favorisant la mixité génétique des populations. La préservation des espaces naturels est en outre l’une des mesures phare d’une lutte aux changements climatiques efficace. Le mouvement estime donc que bien qu’il puisse être opportun de reverdir certains espaces, ces derniers ne peuvent remplacer des écosystèmes parfois très complexes et dont plusieurs recèlent des espèces rares.
La conservation en terres privées a pour but la protection perpétuelle de milieux naturels d'intérêt. Ainsi, les individus et les organismes propriétaires de tels milieux tendent à entreprendre des démarches en vue de l’obtention d’un statut de protection légal pour ceux-ci. Ce statut, qui peut être une fiducie de conservation, une réserve naturelle en milieu privé ou une servitude de conservation, permet entre autres d’éviter que ces milieux ne soient gérés de façon non durable, de les soustraire aux pressions du développement immobilier et de les protéger des volontés politiques changeantes.
Conservations volontaire et gouvernementale : un couple complémentaire
Si les gouvernements posent un certain nombre de gestes visant la préservation de milieux naturels, notamment la création de parcs nationaux ou de refuges fauniques, deux aspects de l’activité de conservation nécessitent néanmoins la mise à contribution des acteurs de la conservation volontaire.
D’abord, la caractérisation, la préservation et la gestion des milieux naturels d’une région donnée requièrent une connaissance précise de ces écosystèmes, connaissance souvent détenue par les acteurs locaux. Par ailleurs, au Québec, 8% du territoire sont considérés comme d’appartenance privée. La plupart de ces milieux sont situés en Montérégie et en Estrie, là où l’on retrouve la plus grande diversité biologique de la province, mais également les pressions immobilières les plus importantes. La situation de certains de ces milieux est critique et une action en ce sens, urgente. Or, comme plusieurs des terres méridionales présentant un intérêt écologique sont privées, les options des gouvernements s’en trouvent limitées.
Ainsi la conservation volontaire se révèle être une pratique incontournable, complémentaire aux efforts de conservation gouvernementaux. Il importe donc d’encourager la mise à profit de cette passion pour les milieux naturels, qui profite à tous les Québécois et Québécoises.
Joignez-vous au mouvement!
Que vous soyez propriétaire, membre d’un organisme de conservation, ou simplement intéressé par la conservation volontaire, nous vous invitons à consulter la documentation sur le site web du Réseau : www.rmnat.org
Source: Réseau des milieux naturels protégés
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22/10/24 à 11h20 GMT