Les circonstances mondiales actuelles liées à la COVID-19 ont imposé, du jour au lendemain, une nouvelle réalité dans le monde de l’emploi : le télétravail. Malgré l’adoption de ce mode de travail avant la pandémie, le télétravail est réellement devenu la nouvelle norme actuelle pour tous les employés qui peuvent se le permettre. En tant que mode d’emploi majoritaire, le télétravail peut-il participer à la réduction significative des émissions de carbone ? Cette dépêche abordera cet enjeu.
Selon 39 études scientifiques effectuées aux États-Unis, en Europe et en Asie entre 1995 et 2020, 26 d’entre elles ont déterminé que le télétravail permet une réduction de la consommation d’énergie, et donc des émissions de carbone. À l’inverse, 5 parmi ces 39 études ont conclu à une augmentation de cette consommation énergétique.
Tout d’abord, les études concluant à une réduction de cette consommation ont identifié plusieurs facteurs à la source de cette diminution. Un premier facteur serait la réduction de la fréquence des transports pour se rendre à son lieu d’emploi. Les études démontrent une réduction de 20% des distances parcourues par les véhicules des employés qui télé travaillent. Une diminution de 30% du nombre de trajets entre le domicile et le lieu d’emploi a aussi été constatée. Ces réductions entrainent conséquemment une baisse des émissions de carbone provenant de ces véhicules. Un deuxième facteur serait la réduction de la consommation énergétique dans les lieux d’emploi. Puisque les employés travailleraient de la maison, les lieux d’emploi n’auraient plus besoin d’être chauffés ou refroidis pendant autant de temps.
Cependant, tel que mentionné ci-dessus, 5 études affirment que la normalisation du télétravail ne réduirait pas les émissions de carbone. Ces études ont déterminé que les avantages provenant de la réduction des trajets entre le domicile et le lieu d’emploi lors des jours de télétravail seraient contrebalancés par des trajets plus longs pour les jours où les employés devront se rendre physiquement à leurs lieux d’emploi. Les études suggèrent que les télétravailleurs habiteraient plus loin du lieu d’emploi que les non-télétravailleurs. Toutefois, ces 5 études ne répondent pas aux questions suivantes : une personne qui télé travaille le fait-elle pour éviter une longue distance à parcourir ? Ou choisit-elle de vivre plus loin de son lieu d’emploi parce que son emploi lui permet justement de télé travailler ?
En conclusion, la majorité des études scientifiques analysées mettent en lumière les bénéfices de l’adoption du télétravail en démontrant qu’une réduction des émissions de carbone en découlerait. Par contre, il ne faut pas perdre de vue que ces études ont été effectuées dans des pays différents et à des périodes temporelles variées. Les études se concentrent parfois aussi sur différents types de données récoltées. En dépit de ces incertitudes et complexités d’analyse, les études nous démontrent que le télétravail est un mode de vie prometteur dans la lutte pour la réduction des émissions de carbone. Les circonstances drastiques actuelles liées à la COVID-19 et au télétravail nous permettront potentiellement de tirer de nouvelles conclusions sur le lien de causalité entre le télétravail et la réduction des émissions.
Source: Andrew Hook, Victor Court, Benjamin K. Sovacool, and Steve Sorrell, “A systematic review of the energy and climate impacts of teleworking”, Environmental Research Letters (April 2020): <https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ab8a84/pdf>
Source photo: Wilfredor, Hong Kong skyscrapers in a night of typhoon (16th June 2013).
22/10/24 à 11h20 GMT