Les chercheurs du Cirad et leurs partenaires du KALRO ont découvert que les relations sociales entre agriculteurs jouent un rôle central dans les dynamiques de la diversité du sorgho cultivé sur les pentes du Mont Kenya. L’organisation sociale, en influençant les échanges de semences, façonne l'agrobiodiversité locale. Ces travaux ont d'importantes implications en termes de conservation des ressources génétiques agricoles.
La plupart des agriculteurs de la planète dispose de moins de deux hectares de champs cultivés. Ces petites exploitations familiales abritent de nombreuses variétés locales originales, dont la diversité génétique est favorisée par les échanges de semences entre cultivateurs. Pour caractériser et conserver au mieux ce patrimoine, il est donc essentiel de décrypter la façon dont les semences circulent. Selon Christian Leclerc, chercheur anthropologue au Cirad, qui a encadré ces travaux : « L’anthropologie nous apprend que dans une société, tout le monde n’échange pas avec tout le monde. Nous avons donc émis l’hypothèse que, si des barrières sociales existent entre cultivateurs, elles influent sur les échanges de semences et donc sur les flux de gènes, avec pour conséquence une organisation sociale de la diversité cultivée ». Vanesse Labeyrie, agronome au Cirad, s'est penchée sur le cas du sorgho, une céréale annuelle capable de résister à des conditions environnementales difficiles, et très répandue en Afrique. En croisant caractérisation génétique des semences et anthropologie sociale, elle a analysé la façon dont les relations sociales entre agriculteurs influencent la diversité variétale.
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