Des recherches sur le virus de la panachure jaune, la principale maladie du riz en Afrique, révèlent l'existence d'une souche potentiellement redoutable. Celle-ci peut contourner les stratégies qui visent à rendre la céréale résistante et pourrait ainsi menacer la production de certaines régions.
Découverte dès les années 60, la panachure jaune est la principale maladie virale affectant le riz en Afrique. La plupart des pays rizicoles, dans toutes les régions du continent, sont touchés. Elle peut causer des pertes de rendement plus ou moins importantes, selon les années, les conditions environnementales et les techniques de culture. Le tribut payé à ce pathogène, quand il est présent, va de quelques percentiles à la production complète dans les cas extrêmes. La lutte contre le virus de la panachure jaune est donc un enjeu majeur pour la sécurité alimentaire.
« Cette maladie n’est pas transmise par la graine, mais principalement par contact, explique la chercheuse. Ainsi, les pratiques culturales, et notamment le repiquage des plantules montées en pépinière, contribuent à la propagation du virus ». En système irrigué ou de bas-fonds, les agriculteurs préfèrent en effet la transplantation au semis direct. Lors de ces opérations, des tiges contaminées peuvent se trouver en contact avec d’autres et les infecter via de micro-blessures liées à la manipulation, disséminant ainsi la maladie dans les cultures. De même, des insectes – surtout des coléoptères - peuvent transmettre le pathogène de proche en proche, à courte distance.
Améliorer pour résister
« Pour éviter la maladie, actuellement la seule solution est l’amélioration variétale, indique la spécialiste. Il s’agit de faire des croisements génétiques entre des variétés résistantes au virus, mais souvent à faible rendement, et des variétés à haut rendement, elles plutôt sensibles ». C’est la condition pour obtenir une production sûre et abondante. Dans le choix des variétés à croiser, les améliorateurs doivent tenir compte à la fois des qualités agronomiques en fonction des systèmes de cultures, des préférences alimentaires propres à chaque population et des souches de virus sévissant dans la région. Car le pathogène connait une grande diversité génétique selon les zones géographiques. Certaines souches du virus sont présentes seulement en Afrique de l’Ouest, d’autres en Afrique de l’Est…
« Nous avons évalué la résistance des variétés en tenant compte de la grande diversité du pathogène, indique la scientifique. Et nous nous sommes aperçu que certaines souches de virus sont capables de contourner les résistances de variétés pourtant considérées comme telles ». L’une de ces souches, présente en Afrique de l’Ouest et centrale, parvient même à contourner l’ensemble des résistances connues.
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