" De meilleures conditions de travail pour les enseignants entraînent de meilleures conditions d'études pour les apprenants ", a-t-on entendu lors de la célébration de la journée du 05 octobre 2009 ?, que la communauté internationale a réservé aux Enseignants. Mais quel contenu donne-t-on au concept de " conditions de travail " ? Quelles en sont les implications juridiques ? Et les syndicalistes qui en ont quasiment fait un slogan au fil des revendications ont-ils la maîtrise du rôle qui devrait être le leur ? Telles sont les questions auxquelles nous tenterons d'apporter une réponse dans les lignes qui suivent, en nous appuyant sur les aspects hygiène-environnement et sécurité.
I - LE MINIMUM REQUIS POUR DE MEILLEURES CONDITIONS DE TRAVAIL
Plus qu'un lieu de travail, le milieu scolaire ou académique doit être considéré comme un milieu de vie, ou mieux, pour emprunter au langage écologique, comme un écosystème. En effet, des êtres vivants en général, et en particulier des êtres humains, y passent chaque jour ouvrable un minimum de six heures de temps, pour des raisons diverses. Et comme chaque organisme est en permanence le siège d'activités physiologiques, à un moment ou à un autre de la journée, il exigera qu'un certain nombre de besoins soient satisfaits. Par exemple, il arrive fréquemment qu'un Enseignant, un apprenant voire un usager de passage ait besoin de s'alimenter, d'étancher sa soif, d'éliminer les déchets après digestion ou excrétion ; besoin de se reposer ; besoin de se détendre ; besoin de se soigner etc.
Afin de satisfaire ces besoins, tout en préservant l'écosystème scolaire ou académique et en protégeant sa biocénose, un certain nombre de structures, d'infrastructures, de conditions environnementales et de ressources sont nécessaires. Il s'agit entre autre : d'un service de santé, d'une cantine, des espaces de détente et loisirs, des aires de jeux, des lieux d'aisance conformes aux normes hygiéniques satisfaisant les exigences de préservation de l'intimité des utilisateurs, des poubelles pour la collecte des déchets solides produits quotidiennement, des espaces verts pour la régulation climatique, l'assainissement de l'air et autre protection du campus contre l'érosion, sans oublier les ressources humaines et matérielles pour assurer l'entretien et la maintenance de ses structures et infrastructures. Tout ceci doit être contenu dans un environnement sain, attrayant exempt de pollution et de nuisances diverses telles que le bruit, les odeurs pestilentielles, les décharges sauvages de déchets solides entre autres. Alors et alors seulement on pourra parler de bonnes conditions de travail pour les enseignants et leurs apprenants. Et puis il y a le phénomène des effectifs pléthoriques, devenu un casse-tête camerounais, notamment dans les grands centres urbains et essentiellement dû au fait que la demande en éducation y croît plus vite que l'offre. Or une classe à effectif pléthorique est un milieu propice pour la propagation de maladies contagieuses et la désoxygénation du milieu, du fait de l'élévation de température suite à la production du CO2, gaz à effet de serre par l'ensemble des narines de l'enseignant et de ses apprenants. C'est en somme un milieu propice pour l'asphyxie des êtres qui s'y trouvent. Le phénomène des " chutes en trans " des élèves observés ces derniers temps pourrait peut-être trouver là une piste d'investigations.
Dès lors, la question qu'il conviendrait de se poser à ce stade est celle de savoir si réclamer de meilleures conditions de travail est un luxe, une exigence exorbitante ou une nécessité vitale. Bien plus, l'on peut se demander sur quoi peuvent se fonder les Enseignants ou leurs apprenants pour entreprendre des revendications dans le but d'avoir de meilleures conditions de travail pour les uns et d'études pour les autres. Tentative de réponse dans les lignes qui suivent, en exploitant les instruments juridiques nationaux et internationaux.
II - BREF APERÇU DE LA LEGISLATION ET REGLEMETNATION NATIONALE ET INTERNATIONALE EN MATIERE D'HYGIENE ET SECURITE AU TRAVAIL Toutes les structures et infrastructures énumérées ci-dessus, loin d'être des faveurs que l'on accorderait aux apprenants et leurs encadreurs, sont des droits garantis par la législation et la réglementation en vigueur au Cameroun, même si, ainsi que nous allons le démontrer maintenant, cette réglementation demande à être complétée. (...)
Source : Site de la Fédération Camerounaise des Syndicats de l'éducation (FECASE)
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15/10/24 à 07h39 GMT