L'agriculture familiale est "une mesure d'adaptation au changement climatique" et doit pour cela être protégée et modernisée dans le cadre d'une politique sous-régionale, a soutenu, jeudi à Dakar, Babacar Ndao, expert résident de l'Union des producteurs agricoles (UPA).
"Nous
sommes en train de voir, au niveau du cadre sous-régional, comment moderniser
l'agriculture familiale afin qu'elle soit plus compétitive, mieux protégée,
productive, à travers les exploitations familiales pour assurer la souveraineté
alimentaire", a-t-il expliqué.
M. Ndao introduisait une communication jeudi sur le thème ''Changements
climatiques et agriculture familiale : perspective des organisations des
producteurs agricoles", dans le cadre d'une conférence axée sur
"L'agriculture au Sahel et le changement climatique : quelles innovations
et voies de transformation ?".
Des représentants de pays sahéliens de l'Afrique de l'Ouest participent à cette
rencontre organisée par l'ONG Enda Tiers-monde et la Fondation Friedrich Ebert.
La rencontre prend fin ce jeudi dans l'après-midi
"Si nous parvenons à démonter que l'agriculture familiale est une mesure
d'adaptation aux changements climatiques avec des systèmes de production qui
polluent moins, il faut soutenir la promotion d'investissements publics comme
privés", a recommandé l'expert agricole.
De son point de vue, les investissements doivent être soutenus en partant de
trois instruments que sont les dépenses publiques, les réformes politiques et les
changements de réglementation. "Nous devons nous inscrire dans une
approche globalisante pour renforcer le capital financier", a dit l'expert
résident de l'Union des producteurs agricoles (UPA).
Selon lui, sauver les entreprises familiales dans le contexte des changements
climatiques est un enjeu de développement. "Toutes les stratégie
d'adaptation et de résilience de cette agriculture sahélienne de ces
entreprises, doivent se faire avec des innovations techniques, sociales et
économiques combinées", a fait observer M. Ndao.
"Nous sommes persuadés qu'avec l'agriculture, nous allons mieux nous
adapter à ces changements, car c'est une composante essentielle de notre
économie, même si cette agriculture est en pleine transformation'', a souligné
Babacar Ndao.
"Cette transformation se fait par des systèmes de production dans toutes
les zones agro-écologiques. Ainsi, c'est avec ces modes de production que nous
ferons en sorte que l'agriculture familiale soit sauvée et prise comme mesure
d'adaptation aux changements climatiques", a argumenté le spécialiste.
Cela dit, "même si nous réussissons plus ou moins à assurer avec
efficacité les principales fonctions, il existe des risques assez conséquents
qui entravent une meilleure productivité au niveau des exploitations
familiales", a-t-il relevé.
"Ces changements climatiques sont en train de raréfier les ressources
naturelles notamment la terre, l'eau et l'énergie. Ils auront aussi des impacts
sanitaires sur l'homme, la sécurité", a-t-il indiqué.
"Ce n'est qu'à travers des systèmes de production que nous pouvons nous
adapter. Cela ne peut se faire qu'avec un acteur comme l'agriculture
familiale", a encore dit Babacar Ndao, selon qui les efforts pour
l'amélioration des semences n'ont par exemple pas réussi à donner les résultats
escomptés.
"En tenant compte de tout cela et de l'apport de l'agriculture au niveau
de l'Organisation mondiale du commerce, on s'est rendu compte que l'agriculture
familiale est la mesure d'adaptation aux changements climatiques", a
encore soutenu l'expert.
Cela peut passer, selon lui, par la gestion intégrée de la fertilité des sols,
avec des périodes de séchage. Des "pratiques qui ont démontré que
l'agriculture est une réponse aux changements climatiques''.
"Pour développer cette agriculture familiale, il faut sauvegarder les
bases de la production notamment l'eau, la terre, l'énergie et la biodiversité.
De plus, il faut aussi une bonne gouvernance, une participation responsable des
acteurs, entre autres", a-t-il préconisé.
SBS/BK/SAB
APS
15/10/24 à 07h39 GMT