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Pollinisateurs : le réchauffement planétaire est cité comme l'une des principales menaces



  • Saviez-vous que les trois quarts des cultures alimentaires du monde dépendent de la pollinisation, ainsi que 90 % des plantes sauvages? L'impact d'une pénurie de pollinisateur serait catastrophique en termes de biodiversité, d'alimentation et de croissance économique, et pourtant des insectes indispensables comme les abeilles sont en danger face à divers facteurs de l'environnement. Des produits comme le café et le chocolat pourraient bien ne plus être qu'un souvenir, ce qui explique pourquoi certains des scientifiques les plus renommés de la planète travaillent d'arrache-pied pour essayer de renverser cette tendance.

    Pour l'équipe du projet STEP, il faut clairement disposer d'assez d'informations sur l'étendue et la nature du déclin des populations, quelles sont les espèces dont nous avons besoin et pourquoi, et quels sont les principaux facteurs qui influencent les populations. «Le projet STEP nous aide à mieux comprendre les causes du déclin des pollinisateurs, comme la disparition de leur habitat, l'évolution du climat, les maladies, les espèces invasives et les pesticides. Les premiers résultats suggèrent l'association de plusieurs de ces facteurs, qui ont entraîné la disparition en masse d'abeilles sauvages et domestiques», expliquait le Dr Potts, coordinateur de STEP, quelques mois après le début du projet.

    Le projet est maintenant terminé, et annonçait cette semaine la publication du document «Climatic Risk and Distribution Atlas of European Bumblebees» (Les risques climatiques et la répartition des bourdons d'Europe) où le réchauffement planétaire est cité comme l'une des principales menaces pesant sur ce groupe de pollinisateurs. Ce rapport est le dernier des 50 publications de STEP, et développe les conséquences probables de plusieurs scénarios de réchauffement planétaire pour 2050 et 2100. Il souligne que selon le scénario (modéré ou grave) 14 à 25 espèces devraient perdre leurs zones habitables, et qu'il faudra appliquer des stratégies solides pour préserver ces espèces importantes et garantir l'approvisionnement durable des services de pollinisation.

    À chaque problème, sa solution

    «Le projet STEP a généré une quantité notable de connaissances sur la façon de protéger les pollinisateurs, de préserver la pollinisation des cultures et de mieux comprendre comment gérer les menaces», ajoute le Dr Potts. L'une de ces solutions, présentée le mois dernier dans un article de la DG Recherche, consiste à planter en bordure des terres cultivées un mélange de fleurs pour attirer les pollinisateurs et les aider à coloniser de nouveaux espaces. Avec cette initiative, l'équipe a constaté une augmentation de 500 % de l'abondance des pollinisateurs.

    Les communications sont aussi un élément important du plan de STEP, qui a organisé des campagnes de sensibilisation dans des écoles et des supermarchés en Europe. L'équipe a aussi participé à des évènements internationaux et à des initiatives aux buts similaires.

    Le projet a publié en janvier une brochure finale contenant ses principales recommandations. Elle comprend une Liste rouge des abeilles d'Europe qui vise à soutenir les initiatives de préservation directe aux niveaux national et continental, ainsi qu'un ensemble d'outils et des méthodologies pour faciliter la surveillance et l'évaluation des pollinisateurs et des services qu'ils fournissent, et aussi pour aider les planificateurs et les décideurs politiques à gérer l'ensemble du paysage. Pour l'équipe, les décideurs politiques européens doivent maintenant s'atteler à obtenir des preuves scientifiques solides afin de soutenir les politiques et de mettre en place les mesures visant à sauvegarder nos pollinisateurs.

    Source : CORDIS
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