Au terme de leur participation à Marrakech à la 22e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et le ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, estiment que le Québec a fait sa marque sur les plans de l'économie, de la lutte contre les changements climatiques, du rayonnement et de la réputation internationale du Québec.
« La lutte contre les changements climatiques est une occasion de développement économique pour le Québec. La forte participation du milieu des affaires québécois démontre qu'au Québec, nous avons l'expertise et le savoir-faire pour développer des services et des produits qui répondront à la demande des marchés internationaux. Avec la Stratégie québécoise de l'exportation, notre gouvernement est prêt à soutenir nos entreprises afin qu'elles puissent conquérir la planète et créer des emplois dans toutes nos régions », a déclaré le premier ministre.
L'expertise des entreprises québécoises rayonne au Maroc
Le Maroc souhaite se positionner comme leader régional dans le domaine des enjeux climatiques et prévoit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 13 % pour 2030 par rapport à l'année 2010. Le pays souhaite ainsi augmenter la part des énergies renouvelables à 42 % et améliorer l'efficacité énergétique de 12 % d'ici 2020.
Les entreprises et organismes du Québec participant à la mission commerciale organisée par Export Québec à l'occasion de la COP22ont réalisé plus d'une soixantaine de rencontres d'affaires organisées en collaboration avec l'ambassade du Canada, leur permettant des contacts avec des organisations du Maroc, de l'Afrique et de partout dans le monde. La mission commerciale a également été une occasion pour les entreprises d'établir des partenariats entre elles.
L'entreprise Econoler a signé un contrat avec la Banque mondiale pour appuyer le Gouvernement du Maroc dans la conception d'un programme durable pour la modernisation de l'éclairage public du pays par une approche de partenariat public-privé. Ce projet s'ajoute à ceux qu'implante actuellement Econoler afin d'appuyer le Maroc dans sa volonté d'améliorer sa performance en efficacité énergétique dans les secteurs des codes de bâtiment, des normes et étiquetages énergétiques ainsi que des mosquées vertes.
Mentionnons également que l'innovation technologique québécoise est bien représentée à la COP 22, alors que les systèmes Intello de l'entreprise Aquartis sont en activité sur le site de l'événement. Ces installations recyclent l'eau résiduaire savonneuse et contribuent à réduire la consommation d'eau.
Enfin, le premier ministre a participé à l'annonce de la création du Fonds Carbone. Mis sur pied par Fondaction CSN et la COOP Carbone, ce premier fonds du genre au Québec consacrera 20 millions de dollars au financement de projets de réduction de gaz à effet de serre en contrepartie des crédits compensatoires qui seront générés.
Une action en phase avec les enjeux de la COP22
Le premier ministre a annoncé le lancement des appels à projets des Programmes de coopération climatique internationale du Québec et de l'Initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques. Dotés de 18 millions de dollars et de 1,39 million de dollars sur cinq ans, ces programmes soutiendront les entreprises, les organismes de coopération internationale, le milieu de la recherche et les jeunes dans la réalisation de projets avec des partenaires du Sud visant à réduire l'impact des changements climatiques dans les pays plus vulnérables. Dans la foulée d'une aide de 6 millions de dollars accordée au Fonds pour les pays les moins avancés, ces mesures complètent la contribution du Québec à l'appel de l'ONU en faveur du financement dans les pays vulnérables, un enjeu d'importance pour le pays hôte de la COP22, le Maroc.
À l'issue d'un entretien avec le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation, José Graziano da Silva, le premier ministre a annoncé la tenue au Québec d'un colloque d'experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle à l'heure des changements climatiques. Cet événement international se tiendra en association avec l'organisation onusienne.
Collaboration scientifique Québec-Maroc dans le domaine climatique
L'Institut Supérieur des Hautes Études en Développement Durable (ISHEDD), la Fondation Innovation pour le Développement Durable (FIDD), l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) et le consortium Ouranos ont signé un protocole d'entente. Cette nouvelle collaboration conduira à la création d'un organisme constitué sur le modèle du consortium Ouranos qui favorisera, sur le continent africain, l'adaptation aux changements climatiques.
Promotion du marché du carbone et du rôle des États fédérés
Le premier ministre et le ministre Heurtel ont pris part à plusieurs tribunes afin de promouvoir le marché du carbone comme levier de transition vers une économie plus sobre en carbone.
« La reconnaissance dans l'Accord de Paris des marchés du carbone vient conforter l'approche privilégiée par le Québec depuis maintenant près d'une décennie : il s'agit d'un levier efficace pour induire une transition vers une économie moderne, prospère et sobre en carbone. Chaque tribune est pour nous une occasion de partager nos expériences dans la conception et la mise en place d'un marché du carbone de façon à favoriser l'émergence, à terme, d'un marché du carbone à plus grande échelle », a affirmé le premier ministre.
À l'occasion d'un panel organisé conjointement par le Québec et l'Ontario tenu en marge de la COP22, le premier ministre et le ministre Heurtel ont livré un plaidoyer en faveur de l'engagement des États fédérés nord-américains dans la lutte contre les changements climatiques et de l'élargissement du marché du carbone Québec-Californie.
« En Amérique du Nord, les États fédérés détiennent les compétences et les capacités nécessaires pour apporter une contribution ambitieuse et significative aux solutions qu'impose le défi climatique. Au cours des dernières années, différentes collaborations ont été nouées entre le Québec, la Californie, l'Ontario et le Mexique, notamment en matière de tarification du carbone. Maintenant que notre marché est bien établi avec la Californie, nous cherchons de nouveaux partenaires en vue d'en étendre la portée et d'en accroître la performance économique et environnementale », a déclaré le ministre Heurtel.
Faits saillants
Le sous-secrétaire général du Programme des Nations Unies pour l'environnement (UNEP), Erik Solheim, a déclaré que le marché du carbone Québec-Californie-Ontario est « brillant »!
Rappelons qu'hier, les parlementaires de l'Assemblée nationale du Québec ont adopté à l'unanimité, à la suite d'un débat et séance tenante la motion présentée par la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, proposant que l'Assemblée approuve l'Accord de Paris de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
Source : CNW Telbec
15/10/24 à 07h39 GMT