À peine quelques jours après son inauguration, le président Donald Trump a ordonné la reprise des travaux pour les pipelines Keystone XL et Dakota Access.
Les quatre prochaines années risquent d’être mouvementées pour les opposants d’oléoducs en Amérique du Nord.
Mardi, le chef d’état américain a signé deux décrets qui relancent les projets Keystone XL et Dakota Access, deux pipelines qui ont fait l’objet de plusieurs contestations tant au Canada qu’aux États-Unis.
Le premier ministre Justin Trudeau a pour sa part salué la décision de la Maison-Blanche à propos de Keystone, soutenant que le projet est une bonne nouvelle pour l’Alberta.
« La lutte va continuer »
Du côté des opposants, l’annonce n’a pas tardé à faire réagir. Plusieurs groupes écologistes, dont Greenpeace et Sierra Club, ont dénoncé la décision de Washington.
« Ça remet le compteur à zéro », explique le responsable de la campagne Climat/Énergie chez Greenpeace, Patrick Bonin. « La construction de ces pipelines est un énorme risque pour le climat et l’eau. »
Il estime toutefois qu’au lieu d’accélérer le transport pétrolier, la relance des projets va amplifier la résistance. « Il va y avoir une détermination face à un gouvernement qui ne laisse pas de doute sur ses intentions. »
Le grand chef de la communauté de Kanesatake, Serge Simon, croit lui aussi que les décrets de l’administration Trump en faveur des oléoducs va raviver les flammes de l’opposition. « C’est sûr que ça peut rendre les choses plus difficiles maintenant que Trudeau a un allié important à Washington. Mais ça va endurcir l’opposition. On ne laissera pas passer les pipelines. »
Il ajoute que les deux pays devront aussi se soumettre aux lois qui les obligent à respecter les traités avec les Premières Nations. « La Cour Suprême du Canada a été très claire à ce sujet », insiste le grand chef Simon.
La communauté de Kanesatake est l’une des 121 Premières Nations au Canada et aux États-Unis membres du Traité autochtone contre l’expansion des sables bitumineux. Selon Serge Simon, plusieurs nations de l’Alberta et du Nouveau-Brunswick rejoindront bientôt les rangs du groupe, ce qui fera de lui un atout de taille dans la lutte au développement des énergies fossiles.
Deux projets controversés
Le projet Keystone XL de la firme TransCanada prévoit transporter 800 000 barils par jour de l’Alberta jusqu’aux raffineries du Golfe du Mexique. L’administration Obama a rejeté la proposition en 2015, estimant qu’elle vient à l’encontre des objectifs de réduction de gaz à effet de serre du pays.
En ce qui concerne Dakota Access, le corps des ingénieurs de l’Armée américaine a annoncé en décembre qu’il cherchait un nouveau tracé pour l’oléoduc qui doit transporter 500 000 barils par jour. Les plans originaux prévoyaient contourner de près le territoire de la nation sioux Standing Rock, ce qui a déclenché plusieurs mois d’affrontements entre opposants et partisans du pipeline.
Sources :
Isaac Gauthier pour GaïaPresse
15/10/24 à 07h39 GMT