Le renforcement de la capacité de résilience des villes a été l'un des principaux thèmes de discussion de la deuxième journée de la cinquième Plateforme régionale sur la réduction des risques de catastrophes des Amériques à Montréal, au Canada.
« Ces dernières années, la résilience urbaine a été mise à rude épreuve par une variété de catastrophes », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour la prévention des risques de catastrophes, Robert Glasser. « Alors que plus de 60% des projets urbains n'ont pas encore vu le jour, il est essentiel que leurs développements prennent connaissance des risques existants afin d'éviter par exemple de construire des hôpitaux dans des zones inondables ».
Il a rappelé que l'un des principaux objectifs du Cadre de Sendai est d'augmenter le nombre de pays ayant mis en place des stratégies nationales et locales de réduction de risques de catastrophes d'ici 2020. Un objectif dans un temps très court qui requiert un appui particulier aux niveaux national et local, plus particulièrement au niveau des municipalités.
« Les villes servent de moteur économique mais sont également les foyers de populations pauvres et vulnérables », a également prévenu M. Glasser soulignant que la réduction des risques de catastrophes passe par une réduction de la pauvreté.
Rappelant la campagne du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNISDR) en faveur de villes plus résilientes, M. Glasser a indiqué que sur les 30.400 municipalités qui se sont engagées dans des actions pour rendre la vie urbaine plus sûre, la moitié d'entre elles sont situées dans les Amériques.
Le chef de l'UNISDR a exhorté les villes à agir vite à travers la mise à disposition et le partage de données de qualité, la construction de bâtiments plus surs, le renforcement des capacités des petites municipalités face aux catastrophes, le financement de la résilience et l'évaluation des risques. M. Glasser a également souligné la nécessité de clarifier la responsabilité des gouvernements locaux et nationaux en ce qui concerne les risques de catastrophes.
« Les communautés de toutes tailles sont sur le front des catastrophes et peuvent être touchées », a pour sa part déclaré le Président de la Fédération des municipalités canadiennes, Clark Sommerville, rappelant que les villes du Canada sont confrontées à des catastrophes telles que des tempêtes de neiges, des incendies de forêts et des inondations. « Avec le changement climatique qui augmente la fréquence de ces catastrophes, cela peut s'empirer », a-t-il alerté.
Face aux risques de catastrophes, M. Summerville a appelé les villes à adopter une approche multi-face en impliquant notamment les gouvernements nationaux pour le financement sur le long terme d'infrastructures résistantes aux climats extrêmes. Il a également souligné l'importance du partage de compétences et d'expériences notamment avec des municipalités de pays moins avancés, citant en exemple la coopération des municipalités canadiennes avec leurs homologues haïtiens après le passage de l'ouragan Matthew en octobre dernier.
La Vice-Présidente du Comité exécutif de la Ville de Montréal, Anie Samson, a souligné la nécessité pour chaque municipalité de se doter de personnels dédiés à la sécurité civile pour répondre aux catastrophes naturelles et industrielles, d'avoir une personne ressource en charge de la coordination de la résilience urbaine et de partager leurs meilleures pratiques avec d'autres municipalités afin de perfectionner leur préparation aux risques de catastrophes.
Communiqué de l'ONU (974 hits)
15/10/24 à 07h39 GMT