Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a rendu hommage au gouvernement japonais, pour son soutien sans faille à la Banque et sa coopération de plusieurs milliards de dollars en faveur de la transformation économique de l’Afrique. Le développement du secteur privé, l'énergie et les infrastructures sont au nombre des secteurs clés qui bénéficient du soutien du Japon.
S'exprimant lors du Dialogue des Prix Nobel à Yokohama en sa qualité d’expert reconnu en matière d'alimentation, d’agriculture et du développement, le président de la Banque africaine de développement a mis en lumière les fantastiques opportunités commerciales qui s’offrent aux investisseurs japonais dans le secteur agroalimentaire. Il a également évoqué deux nouvelles initiatives, d’importance stratégique : l'Initiative pour la transformation de la savane africaine (TASI par acronyme anglais) et le programme Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique (TAAT) qui vise à intensifier l’utilisation des technologies agricoles au profit de millions d'agriculteurs. Les deux initiatives ont pour but de réduire le déficit commercial net de produits alimentaires que connaît l'Afrique et qui va croissant – dans la droite ligne de l’une des cinq grandes priorités de la Banque, dites High 5, qu’est celle de « nourrir l’Afrique ».
Insistant sur l'importance d'une nutrition de qualité, en particulier pour les jeunes mères et les bébés, le président de la Banque africaine de développement a souligné que « l'infrastructure de la matière grise » des bébés et des jeunes enfants est la plus importante des infrastructures de l'Afrique. « Des enfants qui souffrent d'un retard de croissance aujourd'hui, ce sont des économies qui souffriront d’un retard de croissance demain », a déclaré Adesina, qui est l’avocat d’une initiative à l'échelle du continent pour mettre fin au fardeau de la malnutrition en Afrique, dite African Leaders for Nutrition (ALN).
Durant sa visite officielle, M. Adesina a rencontré de hauts responsables japonais, parmi lesquels le vice-Premier ministre Taro Aso, le vice-ministre des Finances pour les affaires internationales, Masatsugu Asakawa, d’autres membres clés du gouvernement et d’autres parties prenantes, afin de d’aborder des questions d’intérêt commun.
Le président Adesina a rappelé les relations étroites, amicales et de longue date qui unissent la Banque et le Japon. Il a salué le Japon, qui a investi 6 milliards de dollars dans le financement de projets d’énergie en Afrique via l'initiative énergétique Japon-Afrique, qui permet à l'Afrique d'avoir accès aux technologies et à l'expertise japonaises.
Il a dit de cette facilité de financement de l’énergie en Afrique de 6 milliards de dollars, qui a fait l’objet d’une entente signée entre la Banque et le Japon en juillet 2017, qu’elle est le « reflet de l'engagement personnel et des relations étroites que la Banque entretient avec les ambassadeurs africains résidant au Japon, ainsi que de la relation spéciale qui lie la Banque et le gouvernement japonais. »
Adesina a assuré les officiels japonais que l'augmentation générale du capital que prévoit la Banque profiterait principalement aux pays d’Afrique à faible revenu.
Lors de rencontres avec avec les dirigeants de Toyota Tsusho Corporation, du Comité des relations Afrique-Japon, de l'Association japonaise des chefs d'entreprise et de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), la Banque africaine de développement a plaidé pour que le secteur privé soit davantage impliqué dans le développement de l’Afrique et les nouveaux modes de financement.
« L'Africa Investment Forum (AIF), du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud, est une plate-forme idéale pour cette nouvelle approche de financement de projets en Afrique, a argué le président Adesina. Avec ce Forum sur l'investissement en Afrique, la Banque et les autres banques multilatérales partenaires au développement vont créer une plate-forme de projets bancables, pour le financement d'investissements et les opportunités d’investissements dans les infrastructures en plein essor à travers l'Afrique. »
Et de préciser : « L'Africa Investment Forum est une plate-forme 100 % transactionnelle, où les transactions seront concrétisées et exécutées. J’espère que cette plate-forme deviendra le premier marché de l'investissement en Afrique. »
Face au ministre japonais des Affaires étrangères, Kazuyuki Nakane, la Banque a dit son vif intérêt à co-organiser la prochaine Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VII) à Yokohama, afin de renforcer les liens commerciaux entre le Japon et l'Afrique.
Adesina a également félicité la communauté diplomatique africaine au Japon pour son rôle de premier plan dans la promotion des affaires et des investissements entre le Japon et l'Afrique. « Grâce à votre travail, les liens d'affaires et les accords entre le Japon et l'Afrique n'ont jamais été aussi forts. »
À leur tour, nombre d’ambassadeurs africains en poste au Japon ont remercié la Banque de tant soutenir le développement des affaires en Afrique. L'ambassadeur de Côte d'Ivoire, Jérôme Kloh Weya, a ainsi dit combien son pays apprécie le rôle de la Banque africaine de développement dans le refinancement de la compagnie Air Côte d'Ivoire en 2017 et dans l'ouverture de perspectives prometteuses dans la région de l’Afrique de l’Ouest.
Communiqué de la BAD (836 hits)
10/12/24 à 09h58 GMT