L’une des innovations de l’année scolaire 2018/2019 est le paiement des frais exigibles et des frais d’examen dans les établissements d’enseignement public. Avant cette date, les parents d’élèves se rendaient à l’intendance de l’établissement scolaire concerné pour s’acquitter de ces frais. Dès cette rentrée scolaire et suite à une convention signée entre Madame le Ministre des enseignements secondaires et des opérateurs économiques, ils doivent désormais le faire à travers des structures publics et privées de transfert d’argent notamment Campost, Express union, MTN Mobile money et Orange money.
La procédure consistera à aller payer les frais de cotisation de l’association des parents d’élèves et d’enseignants (APEE, une association qui finance en grande partie les établissements scolaires publics) avant d’aller payer les frais exigibles auprès de ces structures de transfert d’argent qui vont les reverser dans un compte trésor préalablement ouvert par chaque établissement scolaire.
Madame le Ministre affirme vouloir une bonne traçabilité et éviter les détournements des frais d’examens par certains responsables scolaires véreux.
Seulement certaines lourdeurs et difficultés pourraient naître. Au lieu que le parent ou l’élève paye les frais à un seul endroit, il pourrait être obligé de le faire à deux endroits ce qui ne fait pas une économie en temps. Il est demandé à ces structures de s’installer dans les différents campus certes, mais cela n’enlève pas le fait qu’il s’agit de deux guichets au lieu d’un seul. Certaines zones du territoire national n’abritent d'ailleurs pas ces structures.
Au niveau de la gestion des établissements, les contrôles de routine pour traquer les insolvables seront difficiles à mener.
Ces frais exigibles sont dans le cadre des dépenses réglementairement rubriquées. Comment vont procéder les chefs d’établissements qui doivent assurer certaines dépenses urgentes liées au fonctionnement de leurs structures quand on sait qu’il est souvent difficile de décaisser de l’argent au trésor public par rapport à ce que les financiers,eux, qualifient de priorité ?
Beaucoup d’interrogations subsistent quant à l’opportunité de cette mesure.
Le plus efficace pour nous est que l’Etat finance lui-même l’éducation au lieu de chercher une traçabilité et un contrôle des fonds qui proviennent d’ailleurs et dont les méthodes de récolte posent problème.
15/10/24 à 07h39 GMT