L’arrivée de l’automne n’a pas freiné la prolifération des cyanobactéries, au lac Unique, dans le Haut-Madawaska. La situation a même empiré, jusqu’à toucher des cours d’eau avoisinants.
La population locale interpelle le gouvernement plus que jamais. Elle réclame une solution durable.
La situation est devenue à ce point critique que cette semaine, les cyanobactéries se sont déversées en grande quantité dans les rivières et ruisseaux dont le lac Unique est tributaire.
Les bactéries se sont rendus jusqu’au lac Baker, un plan d’eau dont les berges sont beaucoup plus peuplées que celles du lac Unique. Le lac Baker étant à cheval sur le Nouveau-Brunswick et le Québec, les ministères de l’Environnement des deux provinces ont été informés du problème et des analyses ont été effectuées. L’apparition soudaine d’une aussi grande quantité d’algues bleu vert a surpris le conseil municipal.
Pour l’instant, la situation au Lac Baker est loin d’être critique, le lac Baker ne réunissant pas les conditions nécessaires pour permettre aux cyanobactéries de proliférer. Malgré tout, du côté du lac Unique, les riverains affirment qu’il faut agir rapidement.
Cette année, c’est pire que jamais, indique Pierre Moreau, président de l’Association des propriétaires de chalet du lac Unique. Le président de l’Association des propriétaires de chalets espère que les instances gouvernementales seront interpellées par le fait que le problème s’étend maintenant au-delà du lac Unique: il n’y a pas que le lac Baker, il y a aussi les cours d’eau qui transportent les algues.
Les cyanobactéries, ou cyanophycées, ou encore algues bleues (leurs anciens noms) sont des bactéries photosynthétiques, c’est-à-dire qu’elles tirent parti, comme les plantes, de l’énergie solaire pour synthétiser leurs molécules organiques. Pour capter cette lumière, elles utilisent différents pigments : des phycocyanines (de couleur bleu-vert) ou la chlorophylle. Leur photosynthèse, comme celle des plantes, produit du dioxygène (la molécule d’oxygène O2), à la différence des autres bactéries photosynthétiques (chlorobactéries et rhodobactéries), qui utilisent le soufre à la place de l’eau. Cette production d’oxygène dans les cyanobactéries de l’océan a probablement été à l’origine de Grande Oxydation, ce brutal enrichissement de l’atmosphère en dioxygène il y a 2 milliards d’années.
Les cyanobactéries peuvent devenir dangereuses pour la faune et la flore lorsqu’elles prolifèrent dans le milieu, lors d’efflorescences algales. Elles libèrent des cyanotoxines, parfois mortelles pour les animaux et dangereuses pour l’Homme.
Un projet de plusieurs milliers de dollars a été approuvé par l’Association des propriétaires de chalets du lac Unique le mois dernier pour se débarrasser des cyanobactéries, mais le financement n’a toujours pas été obtenu.
Sources : Radio Canada, futura-sciences
15/10/24 à 07h39 GMT