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Extraction, commerce et recyclage du CO2 atmosphérique : une bonne solution pour la planète?



  • Extraire le CO2 de l’atmosphère grâce à des technologies à émission négatives est une des pistes explorées par le GIEC dans son rapport pour ralentir le phénomène de réchauffement climatique. Il n’y a encore pas si longtemps, il était admis que la concentration CO2 dans l‘atmosphère ne pourrait être réduite et que cette quantité de dioxyde de carbone y resterait présente pour des siècles. Depuis une dizaine d’année les scientifiques estiment qu’il est devenu nécessaire de trouver des moyens d’extraire du CO2 présents en excès dans l’atmosphère, tout en réduisant conjointement les émissions de CO2 liées aux activités humaines. Des moyens biologiques de capturer et séquester le dioxyde de carbone sont reconnus depuis longtemps: plantation d'arbres, agroécologie, bioénergie... La nouveauté est l'émergence de solutions basées sur la technologie , ouvrant sur l'inconnue.

    La start-up suisse Climeworks a lancé en mai 2017 la première centrale au monde d'extraction du CO2, en filtrant l'air ambiant. Le CO2 extrait est ensuite commercialisé et recyclé. De manière inédite, il s’agit d’une exploitation commerciale de CO2 : celui-ci est revendu aux exploitations agricoles voisines notamment pour fertiliser des plantes sous serres. Il sert aussi à gazéifier des boissons ou encore à fabriquer des agrocarburants. 

    Située à Hinwil, au nord du lac de Zurich, cette centrale est installée sur le toit d’une usine d’incinération de déchets afin de lui permettre de recevoir la chaleur nécessaire à son fonctionnement. Ce sont 18 imposants ventilateurs qui filtrent l’air exterieur en permanence pour en extraire les molécules de CO2 présent en très faible concentration. Lorsque les ventilateurs qui filtrent l’air sont saturés, ils sont chauffés à 100°C. et du CO2 pur est récupéré. La capacité de cette installation lui permet de récolter 900 tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent de 200 voitures. 

    L'enjeu des initiatives développées par Climeworks est, selon les développeurs, de recycler plus de CO2 qu'elles n'en produisent. Actuellement, le prix de vente du CO2 ne leur permet pas de couvrir tous les coûts de production. Si la vente se faire actuellement à perte, les auteurs du projet espèrent parvenir à réduire fortement leur coût de production, à environ 200 dollars/tonnes dans les 5 prochaines années.

    Les cofondateurs de Climeworks, anciens étudiants de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, ont de l’ambition. Ils ont déjà reproduit l’expérience en inaugurant en octobre 2017 une unité en Islande avec une solution de stockage géologique, en partenariat avec Reykjavic Energy. Ils souhaitent dans les dix prochaines années parvenir à développer une nouvelle filière industrielle, avec 250 000 et d’extraire environ 1% des émissions mondiales d'ici 2025.

    L'exploitation commerciale a donc commencé sur fond d'incertitude. Quel bilan écologique et quelle efficacitée réelle? Doit-on favoriser la technique, ou bien les solutions biologiques de capture et de séquestration du CO2, comme la plantation d'arbres ou le changement d'usage des sols? Ou la combinaison des deux? L'intérêt est de poser à nouveaux frais la question des solutions basées sur les émissions négatives de CO2 dans le débat actuel.

     

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