Un récent communiqué du Ministère public a annoncé que le Maroc a désormais accédé au statut de membre observateur du Réseau des procureurs européens pour l’environnement. Pour rappel, cette organisation à but non lucratif créée en 2012 vise à « aider les praticiens à partager leurs expériences en matière de criminalité dans le domaine de l'environnement, cette thématique constituant une part grandissante du crime organisé ». Sont réunis au sein de cette instance plusieurs États membres de l’Union européenne.
D’après Jean-Philippe Rivaud, l’un des magistrats fondateurs de ce réseau, le droit de l’environnement est désormais une problématique internationale à part entière et les crimes environnementaux doivent faire l’objet d’un intérêt particulier dans la gouvernance interétatique : « l’on a coutume de dire que les pollutions et les oiseaux ignorent les frontières (…) c’est aussi exact en ce qui concerne les affaires, toujours plus nombreuses, de trafics de déchets (industriels, hospitaliers, ménagers, nucléaires), qui sont entrées, depuis quelques années dans la panoplie d’activités des réseaux de criminalité organisée ». En effet, depuis le début du 21ème siècle, nous avons pu observer une multiplication d'actes portant atteinte aux écosystèmes tels que le trafic de déchets ou la pollution marine, d’où l’intérêt de l’existence d’une telle instance afin de lutter efficacement contre cette criminalité environnementale grandissante.
Le Maroc, en tant que nouveau membre observateur de ce réseau et premier pays africain à accéder à ce statut, pourra ainsi bénéficier de l’expérience européenne en matière de lutte contre les crimes environnementaux. Cela s’inscrit pleinement dans la stratégie du Royaume de renforcer la lutte pour la protection de l’environnement et la sécurité de ses citoyens. Il convient de noter qu’au cours de ces dernières années, un nombre croissant d’initiatives visant à orienter le Royaume vers une croissance durable ont vu le jour au Maroc, les mesures s’étant multipliées notamment dans les domaines de la gestion de l’eau et des déchets. Cette adhésion au Réseau des procureurs européens pour l’environnement représente un pas de plus vers ces accomplissements.
Sources de l’information :
Maroc Diplomatique (2020). « Le Maroc devient membre observateur au Réseau des procureurs européens pour l’environnement ».
Ministère de la Justice (2012). « Le réseau des procureurs européens pour l'environnement (RPEE) ».
Illustration : Pixabay
10/12/24 à 09h58 GMT