Les forêts tropicales représentent 50% des capacités mondiales de séquestration de carbone, mais atteignent rapidement le seuil de saturation. Une équipe d’une douzaine de chercheurs d’Europe et d’Afrique montrent la tendance inquiétante des capacités futures des forêts africaines à absorber la quantité de carbone rejetée tous les ans dans l’air.
En suivant la croissance des arbres dans 244 forêts tropicales africaines s’étendant sur 11 pays du continent, notamment en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale, les chercheurs constatent que les forêts africaines risquent d’émettre bientôt plus de CO2 qu’elles n’en capturent. Comparé au rapide déclin de l’Amazonie, la capacité d’absorption des forêts tropicales africaines a été constant ces 30 dernières années. Malgré cette stabilité des puits de carbone africains, les chercheurs observent une baisse prochaine de cette capacité d’absorption dans les prochaines années.
Leur étude publiée dans le journal scientifique Nature estime que la capacité de ces forêts à séquestrer le carbone va décliner de 14% d’ici à 2030, une baisse qui est en avance de 10 ans sur les prédictions les plus pessimistes. En cause notamment, la déforestation en République Démocratique du Congo, deuxième pays où la forêt disparait le plus rapidement après le Brésil. En 2019, 475 000 hectares de forêt ont ainsi disparu dans le pays.
Cette saturation à absorber le carbone et le continuel déclin de la surface des forêts tropicales ont des conséquences pour les politiques climatiques futures. Les nouvelles observations de l’étude amènent à revoir les modèles climatiques existants et devraient pousser à réexaminer la quantité de carbone que les pays peuvent s’autoriser à rejeter pour ne pas dépasser l’objectif d’une hausse de la température mondiale moyenne de deux degrés fixée par les accords de Paris de 2015.
Source image : France info ©Michel Gunther Biosphoto
15/10/24 à 07h39 GMT