Pour assurer la préservation et la protection de sa biodiversité au cours de la prochaine décade 2020-2030, le Cameroun vient de bénéficier d’un nouveau mécanisme : le projet BIODEV2030. L’initiative a été lancée le 12 novembre 2020 à Yaoundé, en présence du ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du développement durable, Dr. Nana Aboubakar Djalloh. L’objectif est de contribuer, par une approche multi-acteurs, à des engagements sectoriels respectueux de l’environnement pour enrayer le déclin de la biodiversité d’ici 2030 et restaurer la biodiversité d’ici 2025.
Selon le directeur de la conservation par intérim à WWF Cameroun, Gilles Etoga, « l’approche consiste à apporter aux gouvernements de chacun des pays les moyens d’identifier et d’engager conjointement avec le secteur privé et la société civile, des mutations profondes dans le secteur de l’économie ayant une incidence stratégique sur le développement et sur la biodiversité du pays ».
Le projet BIODEV2030 est le bienvenu dans la mesure où le bilan de la dernière décennie indique un appauvrissement continu de la biodiversité aussi bien au niveau international que national. Au Cameroun, environ 10% des espèces végétales sont menacées d’extinction, 50% d’espèces végétales dans les points chauds sélectionnés des écosystèmes montagneux et forestiers sont en voie de disparition. En outre, 30% de pertes de mangroves sont comptabilisées dans la zone côtière et maritime. Pourtant, la biodiversité du pays force l’admiration, avec 92% des écosystèmes d’Afrique. Le Cameroun possède l’un des plus grands massifs forestiers du bassin du Congo avec des forêts couvrant environ 45% du territoire national, dont 22% de la superficie nationale sont classés en aires protégées. A l’échelle mondiale, l’Indice Planète vivante 2020 publié par WWF révèle qu’entre 1970 et 2016, l’effectif des populations des vertébrés sauvages a décliné de 68%.
Le projet BIODEV2030 est né suite à la 14e réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité biologique (COP 14), tenue en novembre 2018 à Charm El-Cheikh en Egypte. Il est financé par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 10 millions d’euros, coordonné par Expertise France et mis en œuvre par le WWF et l’IUCN. L’approche expérimentale est déployée dans 16 pays dont le Cameroun.
10/12/24 à 09h58 GMT