Du 26 au 28 octobre 2023, Brazzaville la capitale de la République du Congo, abrite le sommet des trois plus grands bassins forestiers du monde, à savoir l’Amazonie, le Congo et l’Asie du Sud-Est (Bornéo-Mekong). De l’avis du World Wide Fund (Fonds mondial pour la nature, WWF), le sommet intervient dans un contexte où les trois bassins forestiers tropicaux de la planète font face à une déforestation en nette augmentation au niveau mondial. La sonnette d’alarme est d’autant plus tirée que 96% de cette déforestation se produit dans les régions tropicales. Dans un communiqué de presse, WWF indique que les deux plus grands bassins forestiers tropicaux de la planète, l'Amazonie et le Congo, sont confrontés à des points de basculement qui risquent d'entraîner la disparition brutale de la forêt, d'avoir des répercussions sur le climat mondial et de menacer les habitations, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés déjà vulnérables qui en dépendent.
C’est tout le sens de l’appel lancé par l’organisation indépendante de conservation de la nature en direction des gouvernements des pays forestiers tropicaux, pour qu’ils construisent une alliance solide pour coordonner et accélérer les efforts de conservation, de gestion durable et de restauration de ces écosystèmes forestiers qui constituent encore les poumons de la planète. « Le sommet des trois bassins est une occasion unique d'approfondir la collaboration entre les pays forestiers tropicaux et de stimuler l'action et le financement nécessaires pour protéger et restaurer les écosystèmes forestiers vitaux de la terre », souligne la directrice générale de WWF International, Kirsten Schuijt. Et d’ajouter : « Le monde s'est engagé à mettre fin à la déforestation d'ici à 2030, mais nous sommes dangereusement éloignés de cet objectif. En cette période d'urgence pour notre planète, nous devons le plus rapidement passer des accords et des objectifs à une action transformatrice. Chaque retard est un pas de plus vers des dommages irrémédiables pour la nature et le climat, ainsi que pour leur capacité à répondre aux besoins humains. En travaillant ensemble, nous pouvons protéger notre monde naturel ».
L’urgence de la reconnaissance des droits fonciers des populations autochtones
A en croire WWF, les bassins forestiers de l’Amazonie, du Congo et de l’Asie du Sud-Est couvrent 1/3 de la surface de la planète et abritent plus de la moitié de la diversité biologique terrestre. Ces écosystèmes forestiers portent 80% des poumons verts, selon la ministre congolaise de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault. Avec les forêts du Sud-Ouest du Pacifique, ils fournissent des services et des biens essentiels, tant au niveau mondial que local, qui sont à la base du bien-être humain. L’Ong est donc favorable à la mobilisation des flux financiers en faveur des forêts et à l’accélération de la reconnaissance et de l'application des droits des peuples autochtones et des communautés locales.
« Les populations sont au centre des efforts de protection, de restauration et de gestion durable des forêts dans les trois bassins. Il est essentiel que les peuples autochtones et les communautés locales qui vivent dans les forêts bénéficient d'un financement équitable et que leurs droits fonciers soient reconnus. Lorsque les forêts tropicales sont sous leur responsabilité, elles sont mieux protégées et les taux de déforestation et de dégradation sont plus faibles », fait observer Kirsten Schuijt.
Le plaidoyer de WWF lors du sommet qui regroupe plus de 3000 participants porte en outre sur une « augmentation rapide » du financement des forêts par des sources publiques et privées, afin de le canaliser avec transparence et équité vers les forêts tropicales à haute intégrité. Dans un tout autre registre, les gouvernements et les entreprises doivent respecter leurs engagements publics en matière de lutte contre la déforestation, de protection, de gestion durable et de restauration des forêts.
15/10/24 à 07h39 GMT