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Une unité de rangers majoritairement féminine remporte le premier prix environnemental de l'ONU



  • L'unité d'élite de lutte contre le braconnage du nom de Black Mamba, un groupe sud-africain de ranger majoritairement féminin, a remporté une des six distinctions environnementales attribuée par les Nations Unies, le prix des Champions de la Terre.

    En attribuant ce prix, dans la catégorie "récompense pour les actions menées et le rôle exemplaire", le PNUE salue l'influence rapide et impressionnante exercée par le groupe Black Mamba dans son combat contre le braconnage et reconnaît le courage nécessaire pour mener ce genre d'opération à bien.

    « Les initiatives communautaires sont des instruments indispensables au combat contre le commerce illégal de la faune et de la flore, et l'existence et les résultats obtenus par les Black Mambas soulignent l'importance et l'efficacité de l'engagement à une échelle locale et la connaissance que possèdent les collectivités, souligne le directeur exécutif du PNUE, M. Achim Steiner.

    « Leurs nombreuses réussites sont le résultat d'un courage remarquable. Elles marquent la détermination du groupe anti-braconnage à changer les choses au sein de leur communauté. Les Black Mambas servent de modèle localement et pour le monde entier, le groupe est une inspiration pour tous ceux qui oeuvrent à éliminer le fléau qu'est le commerce illégal d'espèces sauvages.

    « Non seulement leur travail contribue à la préservation des écosystèmes et à enrayer le déclin de la biodiversité - objectif numéro 15 des objectifs de développement durable - mais il illustre également la certitude selon laquelle les solutions axées sur le passage à l'action sont nécessaires pour atteindre la totalité des 15 ODD. Chaque rhinocéros épargné grâce à l'action des Black Mambas démontre qu'oeuvrer à l'échelle locale est essentiel pour parvenir à la durabilité, et garantir l'équité. »

    En l'espace de 10 mois, l'unité a fait en sorte qu'aucun rhinocéros ne soit attaqué sur le terrain qu'elle surveille. Dans la réserve voisine, 23 rhinocéros ont été tués durant cette même période.

    Depuis sa fondation en 2013, les 26 membres de l'unité ont contribué à l'arrestation de 6 braconniers, et ont permis de réduire l'installation de piège à hauteur de 76% : plus de 1000 pièges ont été saisis, 5 campements de braconniers ainsi que deux organismes de vente de viande de brousse ont été mis hors d'état de nuire.

    La zone protégée par les Black Mambas, la réserve privée de Balule, abrite une faune abondante constituée non seulement de rhinocéros mais aussi de léopards, de lions, d'éléphants, de guépards et d'hippopotames. Elle est partie intégrante du parc national de Kruger, un réseau de plus de 2 millions d'hectares de zones protégées abritant des milliers d'oiseaux, impalas, girafes, zébus, buffles, antilopes, hyènes, crocodiles, poissons et zèbres.

    La protection du rhinocéros est vitale en Afrique du Sud : 1215 rhinocéros ont été abattus en 2014. Cela représente une augmentation de 12 000 % depuis 2004, ces chiffres sont symptomatiques des effets dévastateurs ayant mené l'espèce du rhinocéros au seuil de son extinction.

    Leitah Mkhabela, une des membres du groupes d'élite Black Mambas affirme : « Je n'ai pas peur, je sais ce que je fais et pourquoi je le fais. Si vous voyez des braconniers, dites-leur que ça n'est même pas la peine d'essayer, dites-leur que nous sommes là et qu'ils mettent leur propre vie en danger. »

    « Les animaux ont le droit de vivre, ils ont le droit à la vie. Faites votre part. Quand la demande n'existera plus, le massacre s'arrêtera. Dites oui à la vie. Dites non à la corne de rhinocéros et à l'ivoire. »

    Les rangers patrouillent le parc pendant trois semaines consécutives - marchant jusqu'à 20 km par jour, vérifiant l'état des clôtures, recherchant les braconniers, leurs traces, leurs campements et les pièges qui auraient pu être posés. Le groupe connaît tellement bien son terrain qu'une simple pierre déplacée peut les conduire aux braconniers.

    Lorsque le groupe ne patrouille pas dans le parc, ils ont recours à leurs réseaux locaux pour tenter d'identifier les éventuels braconniers et prennent les mesures nécessaires pour les décourager. Une des rangers s'adresse en particulier aux enfants des communautés locales, afin de tenter de les sensibiliser aux questions de la faune vivant dans le parc, au sujet des sols et de l'eau en général.

    Au sein de leurs communautés, les membres de Black Mambas prennent part aux discussions touchant au lien entre argent, gang criminels et braconnage. Ils comprennent à quel point l'extrême pauvreté existante dans les environs du parc ainsi que la demande en provenance d'Asie contribuent à la recrudescence actuelle des actes de braconnage. Ils encouragent par exemple une collaboration positive entre le personnel du parc et les communautés et tentent d'éviter tout recrutement de nouveaux membres issus des communautés par les réseaux de braconniers.

    Le travail difficile, exigeant et dangereux du groupe à l'intérieur tout comme à l'extérieur du parc affaiblit fondamentalement les syndicats de braconniers qui menacent de réduire à néant les populations de rhinocéros et d'éléphants sauvages.

    Le prix, qui sera attribué à New-York le 27 septembre 2015, est une reconnaissance du courage et de la ténacité des Black Mambas.

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