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Un nouveau rapport du PNUE appelle les entreprises à aligner leurs performances en matière de développement durable



  • Les entreprises peinent à évaluer précisément et à communiquer sur l'ampleur et l'importance de leurs impacts environnementaux, selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).

    L'analyse des rapports de développement durable de 108 entreprises révèle que seulement 9 d'entre elles, soit 8%, ont établi des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre en accord avec l'objectif de limiter le réchauffement global à 2 degrés Celsius. Cet objectif, préconisé par la communauté scientifique, est également celui de la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP21) qui aura lieu à Paris en décembre 2015.

    Le rapport Faisons preuve d'ambition ! - améliorer la transparence environnementale dans les rapports de développement durable (traduction libre de Raising the Bar - Advancing Environmental Disclosure in Sustainability Reporting), présenté le 12 novembre à la Conférence Internationale Reporting 3.0 à Berlin, Allemagne, appelle les entreprises à faire des efforts supplémentaire dans l'évaluation et la prise en compte des impacts environnementaux et sociaux de leurs activités, en droite ligne avec les objectifs de l'Agenda 2030 pour le Développement Durable.

    L'analyse de 108 rapports de développement durable d'entreprises par le PNUE conclut que celles-ci communiquent généralement des données relevant de quatre domaines-clés :

    • Emissions de gaz à effet de serre (communiquées par 95% des entreprises analysées)
    • Energie (83%)
    • Eau (81%)
    • Matériaux/Déchets (75%)

     

    Toutefois, la qualité de ces rapports n'est pas suffisante pour rendre pleinement compte des impacts environnementaux et sociaux issus de l'utilisation de ressources et de matières premières par les entreprises. Les données relatives à ces impacts permettraient aux dirigeants d'entreprise de prendre des décisions en connaissance de cause et ajouteraient de la valeur à leurs opérations à court et long terme.

    Selon Arab Hoballah, Chef du service Modes de vie, villes et industries durables du PNUE, « le reporting de développement durable doit évoluer rapidement et cesser de se focaliser uniquement sur des améliorations incrémentales et isolées ». « Au lieu de cela, il devrait servir aux entreprises à engager les changements requis pour atteindre les Objectifs de Développement Durable d'ici 2030 en transformant leurs activités tout au long de leur chaîne de valeur. C'est essentiel pour encourager les pays et les entreprises à agir de façon efficace à leurs niveaux respectifs. »

    Le rapport appelle les acteurs à prendre leurs responsabilités et à entamer plus d'actions concrètes, en particulier pour la gestion de l'eau et l'utilisation des ressources. Une telle prise en compte pourrait permettre de découvrir et de libérer d'autres sources d'émissions possibles dans les chaînes de valeur. Il appelle également les entreprises à fixer leurs objectifs de développement durable sur la base d'objectifs déterminés par une analyse scientifique.

    Selon le rapport, les principaux enjeux pour l'amélioration de la qualité des rapports de développement durable sont :

    • L'harmonisation et la consolidation des méthodologies de certification anisi que des méthodologies définissant la matérialité (identification de sujets qui ont un impact sur la capacité de l'entreprise à mener ses activités et créer de la valeur, et inversement, d'aspects environnementaux impactés par l'activité de l'entreprise).
    • Des pratiques de reporting plus collaboratives, incluant les acteurs de la chaîne de valeur en amont (p.ex. les fournisseurs) et en aval, afin de transformer le format actuel du reporting, unilatéral et unidirectionnel, en un échange multidirectionnel, dynamique et continu avec tous les interlocuteurs pertinents.
    • Une utilisation plus répandue du principe de contextualisation du développement durable, qui évalue la performance de l'entreprise en tenant compte des limites et des ressources environnementales ou sociales et des besoins humains pour ces ressources.

     

    D'après Brigitte Burnett, Chef du Service développement durable de Nedbank, l'une des entreprises analysées dans le cadre du rapport, « La stratégie FairShare 2020 de Nedbank - et notre mode de communication de cette stratégie - prend en compte le contexte opérationnel socio-économique et environnemental pour évaluer l'impact de nos activités de prêt. Nous sommes d'avis que cette approche est en phase avec le Principe de Contexte de Soutenabilité promu par l'Initiative Globale pour le Reporting (GRI), comme le souligne le rapport Raising the Bar.

    Notre conviction est qu'une approche de notre développement stratégique basée sur la contextualisation accroît fortement notre capacité à identifier des opportunités de financement innovantes et de nouveaux marchés. Grâce à cette approche, nous sommes en mesure de mettre nos intérêts an adéquation avec ceux de nos clients et ceux de la société au sens large. Nous contribuons ainsi à créer un avenir prospère pour tous. »

    Le rapport identifie également quatre groupes d'acteurs ayant une influence importante sur la qualité du reporting de développement durable :

    • Les investisseurs de long terme ;
    • Les bourses ;
    • Les gouvernements ;
    • Les entreprises qui collaborent à travers leurs chaînes de valeur.

     

    D'après OleBuhl, Chef du Service Environnement, société et gouvernance de Arbejdsmarkedets Tillægspension (ATP), « les investisseurs attendent des informations rigoureuses, précises, contextualisées et comparables sur la performance des entreprises en termes de développement durable. Le rapport du PNUE Raising the Bar démontre la distance qu'il reste à parcourir avant que les rapports de développement durable répondent à toutes ces exigences. »

    « Les investisseurs ont des besoins d'informations très divers pour leur prise de décisions, or ces besoins ne sont satisfaits que de façon sporadique actuellement. Nous sommes donc impatients de voir un reporting qui réponde régulièrement, avec constance et de manière exhaustive aux besoins des investisseurs et d'autres acteurs. »

    La société civile et les organisations non gouvernementales, bien qu'elles n'aient pas été incluses dans le périmètre d'analyse de ce rapport, font elles aussi partie des acteurs en capacité d'exercer une forte influence sur la qualité du reporting de développement durable des entreprises. Selon Gine Zwart, Conseillère politique chez Oxfam Novib, « ce rapport montre l'importance d'augmenter le niveau d'ambition des entreprises en termes de reporting de développement durable. Il est dans l'intérêt des entreprises de faire en sorte que ces rapports répondent aux plus hauts standards de qualité sur des sujets clés pour le coeur de leur métier, ainsi que pour leurs parties prenantes. »

    « Pour une organisation comme Oxfam, il s'agit là d'une condition essentielle pour parvenir à une collaboration entre les entreprises et les organisations de la société civile qui permette d'atteindre les objectifs de développement durable que nous souhaitons tous voir se concrétiser. »

    Communiqué de presse
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