A l’occasion d’un sommet des investisseurs sur les risques climatiques qui s’est déroulé mercredi au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé les investisseurs à doubler leurs investissements dans les énergies propres d’ici à 2020.
« En 2015, les investissements dans les énergies propres se sont élevés à 330 milliards de dollars, six fois plus élevés qu’en 2004. C’est un bon acompte, mais loin des ’1.000 milliards’ nécessaires chaque année au cours des décennies à venir pour maintenir la hausse des températures à des niveaux acceptables et limiter les risques liés au changement climatique », a déclaré M. Ban dans un discours à ce sommet.
« Aujourd’hui, j’appelle la communauté des investisseurs à s’appuyer sur la dynamique générée à Paris et à saisir les occasions permettant la croissance des énergies propres », a-t-il ajouté, en faisant référence à l’Accord de Paris sur le climat auquel sont arrivés les Etats membres des Nations Unies en décembre dans la capitale française.
« Je mets au défi les investisseurs de doubler, au minimum, leurs investissements dans les énergies propres d’ici à 2020 », a-t-il encore dit. « Les énergies propres et durables sont en hausse mais pas assez rapidement pour répondre aux besoins en énergie ».
Selon le chef de l’ONU, les investisseurs ont un rôle crucial à jouer pour faire en sorte que l’Accord de Paris devienne une réalité. « Le secteur privé est le moteur qui générera les solutions climatiques dont nous avons besoin pour réduire les risques climatiques, mettre fin à la pauvreté en énergie et créer un avenir plus sûr, plus prospère pour cette génération et les générations futures », a-t-il souligné.
« Le monde compte désormais sur vous pour agir au rythme et à la mesure nécessaires pour transformer l’économie mondiale », a-t-il ajouté à l’adresse des participants du sommet.
Ban Ki-moon a rappelé qu’il allait accueillir une cérémonie de signature de l’Accord de Paris le 22 avril à New York.
« J’ai déjà envoyé les invitations à tous les chefs d’Etat et de gouvernement du monde. J’espère que la plupart d’entre eux viendront mettre leur nom, afin de garantir que cet accord soit ratifié et entre en vigueur dès que possible », a-t-il indiqué. Il a rappelé que pour entrer en vigueur, l’accord a besoin d’être ratifié par au moins 55 pays et que les pays l’ayant ratifié représentent 55% au moins des émissions globales de gaz à effet de serre.
Christiana Figueres est également intervenus devant les leaders du secteur des finances, soulignant que l'Accord de Paris n'était que la ligne de départ.
La Secrétaire exécutive de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique est notamment revenue sur les notions de risque, sur la transformation des industries et des économies, ainsi que sur l'opportunité que celles-ci représentaient.
Elle a également affirme que les 5 prochaines années allaient être critiques et a exhorté les leaders de l'investissement à s'activer de façon conséquente.
« Les décisions que vous prendrez au cours des 5 prochaines années, vont vraiment faire la différence. Les outils que vous concevrez, les structures financières que vous développerez, les amalgames que vous créerez, tous cela va déterminer dans les cinq prochaines années, la qualité de l’énergie et de la qualité de l’économie mondiale des 35 prochaines années, et par conséquent, de la qualité de vie de tout le monde pour des centaines d’années à venir. Donc, en raison de la structure de nos engagements sur nos actifs fixes, les décisions prises au cours des cinq prochaines années seront absolument essentielles. Si vous pensiez à l'horizon 2030, ou 2050, effacez cette notion, votre cible est désormais 2020. Les prochaines 5 années sont les années très critiques", a déclaré Christiana Figueres.
05/07/24 à 13h25 GMT