En octobre 2018, le Gret publie dans sa collection « Comprendre, agir et partager » une étude réalisée par Lucile Joan dans la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso, dans le cadre d’un master en sciences sociales appliquées à l’alimentation.
Cette étude croise les approches nutritionnelles avec celles de la socio-anthropologie de l’alimentation et s’intéresse aux pratiques alimentaires du jeune enfant burkinabè en zone rurale. Menée dans le cadre du projet Repam (Résilience des populations pauvres et très pauvres et sécurité alimentaire dans le Mouhoun), elle défend l’idée que, pour définir des stratégies de prévention de la malnutrition efficaces, il faut prendre en compte les connaissances, perceptions et savoir-faire locaux en matière d’alimentation. Pour cela, la socio-anthropologie permet d’apporter un regard pertinent et complémentaire aux diagnostics classiques.
En décrivant les pratiques alimentaires quotidiennes du jeune enfant et les logiques socio-culturelles qui les sous-tendent, elle illustre, en prenant l’exemple de villages de la boucle du Mouhoun, comment « manger » et « être enfant » relèvent de constructions sociales. Elle montre comment, façonnés par les goûts et les identités alimentaires associées, et portés par des pratiques de routine et savoir-faire domestiques, les choix alimentaires participent autant à une volonté de (se) nourrir qu’à « faire société ».
Soulignant les décalages entre les lectures techniques des projets de nutrition et les logiques socioculturelles de l’alimentation, cette étude propose en conclusion quelques pistes opérationnelles pour une meilleure prise en compte de ces éléments dans des projets de prévention de la malnutrition.
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05/07/24 à 13h25 GMT