Nouveau-Brunswick : Un nombre encourageant de naissances de baleines noires
Bonne nouvelle pour les baleines noires de l’Atlantique Nord ! Leurs femelles ont donné naissance à dix reprises entre l’hiver 2019 et le printemps 2020. Elles ont mis au monde trois baleineaux de plus que durant les deux précédentes saisons de mise bas réunies.
Un présage à propos duquel il convient de rester prudent. Le dernier numéro de la revue du North Atlantic Right Whale Consortium rappelle à ce propos la citation du joueur de baseball Yogi Berra : « faire des prévisions est difficile, surtout pour l’avenir. »
Selon le biologiste Sean Brilliant, de l’Université de Dalhousie à Halifax, « Il y a quelques raisons d’être optimiste. C’est encourageant de voir combien les baleines noires ont travaillé fort pour continuer à se reproduire. »
L’expert de l’Université de Dalhousie à Halifax souligne que : « la reproduction est un processus épuisant pour cette espèce de mammifère en voie de disparition, qui compte 409 membres, dont seulement 100 femelles. Tout d’abord, ces animaux se réunissent par groupes de vingt près de la surface de l’océan. C’est habituellement un gang de mâles qui encerclent une femelle et qui, de façon très évidente, essayent de s’accoupler ».
Il précise que les scientifiques effectuent ce type d’observation en été, près des côtes canadiennes, mais que les baleines noires doivent s’accoupler le plus souvent dans un endroit inconnu en hiver. La durée de leur gestation étant estimée à un an, ces animaux auraient ainsi le temps de se rendre à la même saison près des côtes de la Géorgie et de la Floride, au sud des États-Unis, où les chercheurs les observent mettre bas.
À l’approche de l’été, les baleines noires se dirigent vers les rivages de l’État américain du Massachusetts et des provinces maritimes pour se nourrir de plancton, une sorte d’insecte des océans. L’hiver suivant, le baleineau quitte sa mère, qui récupère de l’énergie pendant un an avant de recommencer le cycle de reproduction.
« Elles prennent beaucoup plus de temps maintenant, remarque M. Brillant à propos de la durée moyenne entre leurs mises basses, de 3 ans en 2010 contre 7 ans en 2019. Il y a beaucoup d’hypothèses pour expliquer ça. »
Les baleines noires de l’Atlantique Nord peuvent avoir plus de difficultés à trouver leur nourriture à cause du réchauffement climatique. Le plancton se déplace en fonction des variations de température, de densité et de courants des océans d’une façon imprévisible. C’est pourquoi les baleines noires ont quitté la baie de Fundy vers 2010 et qu’elles vont maintenant dans le golfe du Saint-Laurent. Ça ralentit peut-être leur capacité à cumuler suffisamment de graisse et d’énergie pour se reproduire.
Selon Brillant, « les marins blessent aussi souvent les mammifères menacés, qui percutent leurs navires et s’empêtrent dans leurs engins de pêche. Ils en ont même tué 30 les trois dernières années aux États-Unis et au Canada pour 12 naissances. De plus, une baleine emmêlée dans un cordage brûle beaucoup de calories et n’est plus capable de tomber enceinte pendant longtemps ».
Selon Lyne Morissette, une scientifique qui conseille les acteurs de ce secteur de la pêche, « Les seules solutions pour permettre aux baleines noires de se multiplier reposent sur les secteurs de la pêche et du transport maritime. »
Sources : Acadie Nouvelle
05/07/24 à 13h25 GMT