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L'atténuation des émissions de gaz à effet de serre est possible


Opinion de trois hauts responsables des États-Unis

Par Lea Terhune Rédactrice de l'USINFO

Cet article est le troisième d'une série consacrée au rappoort 2007 du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat.

Washington - Les techniques actuelles bon marché et à faible consommation d'énergie sont de bons points de départ pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais il convient aussi de poursuivre avec vigueur l'élaboration de nouvelles technologies, ont indiqué de hauts responsables des États-Unis lors de la téléconférence qu'ils ont donnée le 4 mai à Bangkok (Thaïlande).

« Il est évident que le plus grand avantage proviendra du coût le plus faible (...), à savoir de l'amélioration du rendement énergétique de ce qui existe déjà sur le marché », a dit le négociateur en chef des États-Unis en matière de changements climatiques, M. Harlan Watson.

« Certaines des mesures recommandées peuvent être mises en ouvre sans entraîner des dépenses élevées et avoir des avantages importants sur les plans tant de l'économie que de la santé. Il y a d'autres mesures qui sont actuellement très onéreuses à cause de l'absence de technologies adéquates », a déclaré pour sa part le président du Conseil de la qualité environnementale de la Maison-Blanche, M. James Connaughton, qui a également participé à cette téléconférence.

MM. Watson et Connaughton ont répondu aux questions portant sur le troisième des rapports du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) de l'ONU. Les représentants d'une centaine de pays réunis à Bangkok viennent d'examiner et d'adopter le « résumé à l'intention des responsables » portant sur les résultats de la quatrième évaluation des changements climatiques effectuée par le groupe de travail III du GIEC.

Selon M. Watson, ce rapport souligne l'importance d'avoir recours à toute une gamme de technologies énergétiques et est conforme à la politique du président Bush en matière de changements climatiques. La mise au point de technologies perfectionnées en ce qui concerne le nucléaire et les centrales au charbon est essentielle à cet égard.

Le nouveau rapport confirme les résultats de deux autres groupes de travail du GIEC selon lesquels les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté considérablement ces dernières décennies et qu'elles sont très probablement dues à l'activité humaine. Il recommande des mesures d'atténuation à court et à long terme dans les secteurs de l'énergie, des transports, du bâtiment, de l'industrie, de l'agriculture, de l'exploitation des forêts et du traitement des déchets.

Il indique aussi que les changements de mode de vie et de consommation mettant l'accent sur la conservation des ressources peuvent contribuer à créer une économie peu productrice de gaz carbonique qui est équitable et durable. À long terme, la mise au point de technologies telles que le piégeage et le stockage de gaz carbonique, l'énergie nucléaire perfectionnée, les énergies renouvelables, les biocarburants et les piles à rendement énergétique élevé ainsi que les bâtiments à faible consommation d'énergie peut réduire considérablement les émissions nocives de gaz à effet de serre.

M. Connaughton a souligné qu'il convenait de tenir compte des réalités économiques en adoptant une gamme équilibrée de stratégies visant à progresser sur le plan technique. Ce serait aller contre le but recherché si l'on appliquait des mesures qui entraînent des pertes d'emploi, qui créent une énergie trop chère ou qui suscitent de grandes récessions, a-t-il dit en ajoutant : « Notre objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de favoriser l'expansion économique. »

À l'heure actuelle, a-t-il indiqué, la majorité des émissions de gaz à effet de serre est attribuable aux pays industriels, mais, dans dix ans ou plus, la plus grande partie de l'augmentation de ces émissions sera due aux grands pays en développement à forte croissance, ce qui souligne la nécessité d'une action collective. Les États-Unis collaborent très étroitement à cet effet avec la Chine et l'Inde, qui sont actuellement deux des pays qui émettent le plus de gaz à effet de serre.

Le directeur du programme technologies et changements climatiques du département d'État, M. Stephen Eule, a déclaré de son côté que, depuis 2000, les attitudes avaient profondément changé dans le domaine de l'évolution du climat. À l'heure actuelle, a-t-il dit, le monde entier se rend compte qu'il faut s'attaquer rapidement à la question du piégeage du carbone et de l'épuration du charbon. L'augmentation considérable des investissements, des travaux scientifiques et de la construction constitue un signe de l'importance que le monde attache à cette question.

Actuellement, le coût du piégeage et du stockage du carbone (la séquestration du carbone) est extrêmement élevé, a-t-il dit. Le ministère de l'énergie des États-Unis s'emploie à le rendre bon marché, mais on en est encore au stade du développement.

Ce ministère est à la tête d'un programme auquel participent dix organismes fédéraux et dont le budget annuel est de trois milliards de dollars. Sept partenariats régionaux de séquestration du carbone sont maintenant en cours de création aux États-Unis, et vingt projets pilotes visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par les centrales au charbon. Le programme FutureGen, doté d'un budget de un milliard de dollars, vise à construire une centrale alimentée en carburants fossiles et n'émettant aucun gaz à effet de serre qui intégrerait la séquestration et la production d'hydrogène. La production de biocarburants est également un autre dossier prioritaire des États-Unis.

Selon les hauts responsables, les États-Unis considèrent aussi que l'énergie nucléaire doit jouer un rôle essentiel dans la course contre les changements climatiques. M. Connaughton a déclaré que les États-Unis comptaient perfectionner les procédés qui permettaient de recycler et de réutiliser dans toute la mesure du possible le combustible épuisé et qu'ils s'employaient avec vigueur à mettre au point des procédés capables de rendre peu nocifs les déchets nucléaires.

Les États-Unis ont consacré en 2007 environ 1,7 milliard de dollars au titre de l'accroissement du rendement énergétique et des sources renouvelables d'énergie, a-t-il dit en ajoutant : « Aucun autre pays ne fait autant dans ce domaine. »

Le 4 mai, les États-Unis ont rendu public, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, leur quatrième rapport relatif à leur action dans ce domaine. Ils soumettent périodiquement de tels rapports à l'ONU.

Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
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